samedi 13 avril 2013

Occupation des bureaux d'Agnès Maltais et manif de soutien

Hier matin, une dizaine de militant-e-s lié-e-s à l'OPDS ont réussi à investir les bureaux de la ministre Maltais. Illes ont occupé le site pendant environ quatorze heures, avant de quitter volontairement vers une heure du matin. En soirée, sur les réseaux sociaux, d'autres militant-e-s ont décidé d'organiser une manifestation spontanée en soutien aux occupant-e-s.

Quand je suis arrivé sur les lieux (vers 20h45) nous devions être une trentaine. Pendant le rassemblement, nous avons seulement vu cinq ou six policiers, qui sont repartis aussi rapidement qu'ils étaient apparus. L'évènement a été couvert modérément par deux grands médias, à ma connaissance: Le Devoir et Radio-Canada, qui a envoyé un caméraman sur les lieux. Ce dernier est remonté dans sa voiture avec quelques images, après quelques minutes seulement. J'ai entendu dire que CUTV était aussi passée par là, un peu plus tôt, mais qu'elle était repartie couvrir les casseroles ressuscitées.

Les occupant-e-s ont connu plusieurs problèmes: deux personnes, qui ne se sentaient pas particulièrement bien, ont dû partir en cours d'occupation. De plus, les militant-e-s n'avaient pas amené suffisamment de nourriture, et la manifestation de soutien n'a pu procéder au ravitaillement[1], malgré l'héroïque tentative d'incursion aidée par notre fameuse diversion réalisée avec l'aide d'une poubelle, notamment.

À un certain moment, alors que nous faisions le piquet devant les portes de la Tour de la Bourse depuis plusieurs heures déjà, étonné-e-s de voir personne, j'ai entendu quelqu'un faire cette constatation: « Illes ont été invisibilisé-e-s. » Et c'est vrai. « Si ça avait été des étudiant-e-s, là-dedans, la police et les médias auraient débarqué en quelques minutes » a fait remarquer un-e autre.

La nuit dernière, c'était le désert[2].

Assez peu de gens appuient les nouvelles réformes de Mme Maltais, ou du moins beaucoup y sont opposé-e-s. Mais au fond de nous-mêmes, qu'est-ce qu'on s'en câlisse, collectivement, du sort des plus pauvres. Ce monde-là ne vaut même pas assez pour qu'on fasse un spectacle de leur arrestation. Les médias l'ont au contraire bien montré: illes méritent juste qu'on les ignore.

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[1] Un agent de sécurité a expliqué qu'il se ferait renvoyer s'il permettait qu'on apporte de la nourriture, qu'il avait des enfants à nourrir et blablabla. Il faut vraiment pas croire en ce qu'on fait pour sortir des arguments de même. Je trouve ça triste.

[2] Je ne veux surtout pas reprocher aux militant-e-s d'être resté-e-s chez eux. Il faisait mauvais, plusieurs l'ont su assez tard en lisant un statut Facebook, d'autres l'ont juste pas su. En plus, c'était vendredi. Une rumeur (je n'ai aucune idée de sa véracité) dit que quand on vous arrête un vendredi, il y a des chances pour que vous passiez la fin de semaine en-dedans.

4 commentaires:

  1. Médiatiquement parlant, il aurait été plus efficace pour eux d'occuper les deux tours de radio-canada que les bureaux de Mme Maltais.

    Si tu ne t'impose pas à la caméra, ton message sera ignoré, dilué, relativisé hors contexte, censuré, amenuisé qualitativement et surtout quantitativement.

    Celui qui a le plus d'emprise sur les médias dominent tout, même le gouvernement.





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    1. L'action n'aurait pas eu l'air de faire du sens.

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    2. Au contraire, car le but de l'action était de se faire entendre et cela ils peuvent le dire aux médias que l'objectif de l'action est d'attirer l'attention. Le message importe peu.

      Les mouvements sociaux doivent sortir de cette logique de toujours être à la merci du bon vouloir des médias. Vous devez prendre conscience que les médias de masse ne sont pas des alliés objectif ou neutre de la cause que vous défendez. Ils sont au contraire des adversaires et cela même s'il y a quelque journalistes qui peuvent être sincère.

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    3. Il y a eu d'autres occupations. Les gens de l'OPDS semblent maintenant avoir un peu plus d'attention.

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