dimanche 4 novembre 2012

Éric Bédard et l'histoire

« Les gens qui ont beaucoup vu, vécu et lu sans en tirer la moindre leçon font sans doute partie de la classe la plus désagréable d'imbéciles. »

Éric Bédard, historien de la même trempe que Marc Simard[1], lance son Histoire du Québec pour les Nuls. Je n'ai bien entendu pas l'intention de le lire pour le moment, et j'ai plutôt envie de parler de son auteur et d'un débat dans lequel je ne me positionne pas souvent: la perception de l'histoire, et son enseignement.

Mais tout d'abord, j'aimerais déboulonner un important mythe sur les historien-ne-s du Québec.

NON, les historien-ne-s ne sont pas particulièrement nationalistes. Tout d'abord, parce que les historien-ne-s ne sont pas tous et toutes spécialisé-e-s en histoire du Québec. Ensuite parce que l'étude aiguë d'une société permet normalement aux individus d'acquérir une certaine distance face à l'objet, et non un amour aveugle et irrationnel. Le savoir, d'une manière générale, n'encourage pas les croyances religieuses[2]. Sauf s'il est particulièrement sélectif, ce que l'histoire, enseignée à l'école ou dans les émissions de radio infâmes qu'on nous sert à Radio-Canada (avec quelques exceptions), ne se lasse pas d'être. Les historien-ne-s professionnel-le-s n'ont pas le choix de se mettre en contact avec toutes les nuances qu'on ne présente pas dans la sphère publique au drapeau laqué et exempt de toute tache de sang. En ce qui me concerne, mon nationalisme (pourtant fervent) est tombé après seulement une session universitaire. Une des plus grandes historiennes de la Nouvelle-France, Louise Dechêne, a planté à titre posthume le dernier clou dans le cercueil des mythes que j'avais entretenus sur l'histoire de notre nation. Mais ce n'est jamais d'elle dont on parle dans les médias; ce sont toujours de vieux crétins conservateurs qui prennent la parole au nom des historien-ne-s (et aussi des anthropologues). Nous ne nommerons que quelques-uns de ces illustres hurluberlus. Par exemple Serge Bouchard, qui dans Les remarquables oubliés, prétendait faire l'histoire de ce qui a été mis de côté. En fait, il n'a qu'encouragé cette tendance ridicule à héroïciser des personnages, obscurs ou pas. Étonnant pour un anthropologue, non? Il y a aussi ce docteur Mailloux de l'histoire qu'est Jacques Lacoursière, qu'on décrit souvent comme le plus grand historien du Québec, en compétition avec Denis Vaugeois et pourquoi pas, Monsieur Craquepoutte. Dans la courte entrevue diffusée hier à Radio-Canada, l'animateur a même qualifié Lacoursière de « Pape », ce qui montre bien à quel point l'ignorance est profonde.

Il faut aussi comprendre que l'histoire, en tant que discipline, n'est pas une somme de connaissances en lien avec le passé. C'est une méthode de recherche. Aussi, on peut bien connaître des centaines de faits précis, personnages et dates sans être davantage qu'une machine à cracher de l'information. Comme on peut connaître le tableau périodique par coeur sans être chimiste. Et être historien-ne n'a surtout pas de lien avec le fait d'avoir lu l'hostie de biographie d'Hitler par Ian Kershaw.

Parfois, j'ai l'impression pourtant que c'est là la vision de l'histoire encouragée par la société, avec comme chefs de file les fanatiques de la Fondation Lionel-Groulx. Une histoire par ailleurs entièrement politique, qui met en relief seulement le rôle des grands personnages. Dans la courte entrevue citée plus tôt, on en voit d'ailleurs un symptôme chez Éric Bédard: quand il parle de la Révolution Tranquille, il pointe intuitivement du doigt le rôle joué par des politiciens et leurs lois, alors que ce mouvement s'étend dans toute la société : arts et culture, économie, religion, travail, éducation, etc. Or, Adélard Godbout n'a pas écrit Le Refus Global, ni déclenché la grève d'Asbestos, ni plus tard décidé de porter la minijupe et de prendre la pilule.

Éric Bédard s'est donc distingué, au cours des dernières années, par son mépris vis-à-vis de l'histoire sociale et culturelle. En bon conservateur, il veut s'en tenir à la politique, aux guerres et surtout, à l'élite. Récemment il me semble - et je n'arrive malheureusement plus à retrouver la source - il s'attaquait de front à l'histoire sociale telle qu'écrite au Québec, arguant qu'on lui faisait trop de place, et qu'il est impossible de trouver du financement pour une histoire politique prétendument en déliquescence. Il prenait en exemple des travaux faits au sujet de l'histoire des égouts à Montréal. Mais comme c'est insignifiant de choisir de tels sujets d'étude, n'est-ce pas?

Et c'est là que l'ignominie se déploie dans toute son envergure. Toute personne qui connaît un peu l'histoire de Montréal admettra que la salubrité était un enjeu incontournable au début du XXe siècle, la ville comptant parmi les plus invivables du monde occidental en raison de son bilan sanitaire[3]. Pourquoi Bédard s'est-il donc scandalisé de l'existence de ce sujet de recherche, si ce n'est que parce qu'il savait que son argument fallacieux ferait sensation auprès d'ignorant-e-s gesticulant pour entendre plus parler de Papineau[4]? Heureusement, des historien-ne-s lui ont répondu. Hélas, avec un ton trop poli.

Ce ne fut pas là sa seule tentative de tordre la vérité. Tout a en fait commencé quand l'an dernier, la Coalition pour l'Histoire a publié un rapport, signé bien sûr Éric Bédard. Il prétendait sans surprises que l'histoire sociale prenait trop de place dans les universités, comparativement à l'histoire politique nationale. Cela dit, il refuse de catégoriser le travail de Serge Bouchard et de ses Remarquables oubliés comme de l'histoire nationale! Un historien de l'UQAM, Martin Petitclerc, a répondu à ses mensonges. Vous pouvez lire son article ici. Il nous donne un aperçu du caractère manipulateur de l'argumentation du Prof Bédard.

On pourrait en dire long sur le débat entre historien-ne-s du national et leurs adversaires, dont je fais partie. C'est d'autant plus important que Marie Malavoy, ministre de l'éducation au PQ, a décidé de réformer l'histoire afin de la rendre à nouveau plus nationaliste. On en reviendrait, pourrait-on dire, à un rôle plus traditionnel de l'enseignement de l'histoire: exciter la haine, assurer la fidélité. Bien que l'histoire telle qu'enseignée au secondaire actuellement reste tout de même teintée de propagande. Enfin. Nous y reviendrons.

Comme la plupart des gens, je ne remets pas en question la pertinence de l'histoire politique. Elle a son importance, quoique bien en-deçà des prétentions de Bédard. Mais la clique de ce dernier, dans sa critique de l'histoire, a presque un siècle de retard. Pas étonnant qu'elle tourne autour de la Fondation Lionel-Groulx. Son nom est celui d'un nationaliste-conservateur zélé et xénophobe!

__________

[1] « Historien » de Québec, qui je le rappelle, avait dit: "Le système [des enclosures] a été la cause de la mort de plusieurs personnes, de l'expropriation et de l'urbanisation forcée de la population. [...] Il faut accepter le changement, malgré ces sacrifices. [...] Il y a eu des morts, mais c'était pour des changements."
http://moutonmarron.blogspot.ca/2008/07/entendu-linstitut-fraser-2.html
[2] Une étude sans doute valable seulement aux États-Unis affirme que les athées et agnostiques connaissent mieux la religion que les gens religieux eux-mêmes. Je peux concevoir que l'étude de l'histoire puisse avoir des effets divers chez beaucoup. Mais j'en connais assez peu chez qui la connaissance de l'histoire québécoise a renforcé un sentiment d'appartenance envers la nation québécoise.
[3] « Au début du 20e siècle, le taux de mortalité infantile à Montréal est supérieur à celui de toutes les grandes villes occidentales. » 
[4] Accessoirement un esclavagiste misogyne que son père lui-même devait trouver attardé.


23 commentaires:

  1. Je m'avoue assez perturbé par les commentaires que tu fais ici sur Serge Bouchard. Je suis bien d'accord avec toi sur le fait que la qualité des émissions de Radio-Canada a bien diminuée, mais je soutenais que celles de Serge Bouchard ne faisaient justement pas parti de la bouette radiophonique.

    Bref, en tout honnêteté intellectuelle, j'ai l'impression que Bouchard s'évertue à travers son engagement (radiophonique et littéraire) à ressasser une histoire que l'on connaît très peu, c'est-à-dire celle des peuples autochtones.
    Certes, cela passe par un focus momentané sur des personnes qu'il juge importantes, mais je penses que plutôt que d'en faire des héros, cela ne fait que créer un portrait général grâce à une multitude de points sur une même feuille.

    Mais bon, je ne suis ni historien ni anthropologue. Pourrais-tu élaborer ta critique, car je ne suis pas sur de la comprendre.

    RépondreSupprimer
  2. Aussitôt que j'en ai le temps, je règlerai le cas de Serge Bouchard, je vous le promets. Il faut que je retrouve de nombreuses sources, et cela est compliqué, étant donné que ces sources sont essentiellement radiophoniques. Cela dit, on peut constater qu'il a une vision de l'éducation parfaitement archaïque, et une vision assez méprisante de la jeunesse en général. En ce qui concerne le concept de ses émissions, c'est plus complexe à expliquer. Disons que ses portraits radiophoniques ressemblent aux manuels d'histoire écrits par le clergé dans les années 40. L'art de la biographie comme il la fait, ce n'est plus du tout à jour. On dirait parfois qu'il a arrêté de lire en 1970.

    Je pensais que c'était simplement parce que la radio, eh bien c'est la radio. Mais il y a quelques mois, il y a eu une série d'émissions à SRC sur des sujets plus diversifiés. L'histoire du vin, de l'huile d'olive, etc. Et sur France Inter, La marche de l'histoire, qui est une émission très bien vulgarisée et accessible pourtant, n'est pas aussi unidimensionnelle. Je vous en dis davantage plus tard.

    RépondreSupprimer
  3. Serge Bouchard, qui collabore incidemment à la revue du prof Y, mon troll préféré.

    Quant à la fondation Lionel-Groulx: beurk. Xavier Gélinas l'ultra-catho, Comeau l'ex-felquiste converti à l'adoration de la terre de nos aïeux... ils ne doivent pas s'ennuyer tous les jours.

    RépondreSupprimer
  4. C'est quoi sa revue, au patriarche?

    J'ai déjà eu un cours avec M. Courtois aussi, dans ses débuts. Il donnait un bon 45 heures sur l'histoire des autochtones à l'UdeM. D'une manière générale, je le trouvais rigide dans ses corrections. Comme de fait maintenant, il est prof au Collège militaire royal de Saint-Jean.

    RépondreSupprimer
  5. Bof, le livre de Louise Dechêne n'est pas mieux.

    La plupart des historiens d'aujourd'hui on tendance à nationalisé l'identité canadienne un peu trop tôt dans l'histoire comme s'il y avait eu un mouvement indépendantiste vis-à-vis la France à l'époque de la Nouvelle France ce qui est tout le contraire.

    Autrement dit, vous vous référez à un autre torchon pour condamner un autre torchon.

    RépondreSupprimer
  6. Pas mieux? Vous exagérez.

    Que reprochez-vous exactement au livre de Louise Dechêne? Je suis curieux. Je ne me rappelle pas d'une critique l'ayant sérieusement déboulonné, mais j'avoue que la Nouvelle-France n'est pas mon époque de prédilection.

    Quant à la nationalisation des Canadiens de l'époque, j'ai l'impression que vous vous trompez un peu. Beaucoup d'historien-ne-s essaient plutôt de normaliser la Nouvelle-France et de comparer la culture paysanne des Canadiens avec celle de la France, ou de comprendre l'Amérique du Nord comme un tout.

    Il me semble que Dechêne tente de répondre aux historiens qui voient justement dans la Nouvelle-France nombre de caractères exceptionnels.

    Par ailleurs, je pense que votre appréciation de la chose est fondamentalement biaisée. Votre tradition de l'histoire a un fort arrière-goût de messianisme.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Svp, ne me faite pas rire, car s'il y a une époque où l'idée messianique était omniprésente au sein de la population, c'est bien à l'époque de la Nouvelle France. Ce que je reproche à votre historienne ainsi qu'à la plupart des historiens d'aujourd'hui, c'est d'avoir une perception laïcisé et républicaine de cette époque catholique et anti-républicaine, une époque doublement plus catholique que l'époque de Duplessis et doublement plus royaliste que Stephen Harper.

      Ensuite, la culture paysanne de la nouvelle France est loin d'être si différente de celle de l’Europe, car l'amérindien paysan n'existait pas à cette époque, c'est plutôt les colons qui ont appris aux amérindiens à cultiver la terre avec leur savoir venue d’Europe.

      Supprimer
    2. Louise Dechêne passe beaucoup de temps à décrire les Canadiens d'avant la Conquête comme des gens extrêmement superstitieux et religieux dans «Le Peuple, l’État et la Guerre au Canada sous le Régime français». Suffisamment, à mon avis, pour un livre d'histoire politique qui ne traite pas spécialement de la religion.

      Peut-être qu'une vision idéalisée et républicaine existe chez certaines écoles d'historien-ne-s, mais je ne pense pas que ce soit si répandu. Par ailleurs, je ne le vois pas non plus chez les historiens un peu plus sociaux et culturels comme Josette Brun ou je sais pas, Colin Coates tiens.

      Supprimer
    3. SVP, sachez d'abord, qu'à l'époque de la Nouvelle France, le religieux est inséparable du politique dans l'esprit des gens de l'époque, tellement que l'Évêque avait plus de pouvoir et d'influence auprès du roi que le gouverneur lui-même. Le gouverneur n'était qu'un membre du conseil souverain autant que l'évêque. Alors, si vous voulez comprendre cette époque sortez de votre tête cette idée de séparer l'État et la religion, cela n'existait pas à cette époque dans l'esprit des gens. L'idée même d'instaurer la démocratie était absente.

      Ensuite, les historiens d'aujourd'hui tel que Louise Dechêne ont tendance à attribuer des sentiments aux colons de cette époque qu'ils n'avaient pas, particulièrement, cette idée très répandu qu'ils auraient eu le désir de cessez d'être des français sous prétexte qu'ils étaient trop différent. On présente une identité canadienne comme une identité national comme s'il y avait un désir d'indépendance chez les colons vis-à-vis la France et leur roi. Un désir qui pourtant était inconcevable dans leur croyance. Les colons de la nouvelle France était plus royaliste et catholique qu'en France, ils ont les même descendants que les Chouans et les vendéens. C'est le même esprit contre-révolutionaire qui animait cette société naissante.

      Supprimer
    4. Ils étaient d'abord Français, car l'identité canadienne n'était pour eux qu'une identité à caractère régionale au même titre que l'identité bretonne, alsacienne ou gaspésienne. Ils étaient Français dans leur esprit et leur sentiment plus que vous ne pourriez l'imaginer, la guerre de conquête fut un deuil très douloureux vis-à-vis leur sentiment d'appartenance pour la France. Ce n'est qu'après la conquête anglaise que l'identité canadienne c'est nationalisé, pas avant.

      Supprimer
    5. Vous faites de la projection, Léon XIV.

      Je ne me rappelle pas que Louise Dechêne ait dit que les Canadiens de l'époque aient eu envie de se distinguer de la France. Il faudrait que vous me sortiez une citation.

      Et je n'ai pas prétendu que les Canadiens de 1759 étaient républicains. Ouais, ils étaient monarchistes, pour la plupart. Et alors?

      De toute façon, aucun peuple de forme un bloc monolithique. Ni les Canadiens, ni les Vendéens. Et je vous prie, ne prétendez pas connaître mieux la mentalité des gens de Nouvelle-France que tous les historien-ne-s du monde sans me fournir des références claires. Je n'ai pas envie d'entrer dans un concours de bullshit historique avec vous dans une boîte de commentaires.

      Supprimer
    6. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

      Supprimer
    7. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

      Supprimer
    8. Il est vrai qu'un peuple n'est pas monolithique, mais un peuple repose toujours sur un socle commun idéologique. S'il n'y a pas de valeur commune, de culture commune celui-ci ne peut que se dissoudre.

      Vous n'avez qu'à regarder le peuple Québécois d'aujourd'hui qui est profondément laïciste dans ses convictions. Vous même avez de la difficulté à voir un passé où le politique et la religion vont de pair.

      Alors, vous devriez plutôt dire que vous n'avez pas envie de débattre avec une personne qui ne partage pas vos idées, car c'est toujours plus facile de débattre avec des personnes de la même tribus qui dans votre cas semble être tous des anarchistes.

      Je suis probablement un de ces rares dissident qui prend la peine de commenter vos textes.

      Supprimer
    9. Ce n'est pas que je ne vous tolère pas. Mais j'ai l'impression qu'une boîte de commentaires n'est pas l'endroit pour faire un débat historique de haute voltige. Entre autres parce qu'il est impossible ou presque de faire de la mise en forme et des notes de bas de page.

      Je remarque quand même que vous n'avez pas démontré vos hypothèses. Si vous m'aviez sorti une équation du genre Q-r.T2/3,14159=particule de Dieu, je vous aurais répondu: ah ouais? Et vous m'auriez répondu en me pointant un texte qui argumente en ce sens. Dans l'absence de référence, vous auriez fait une démonstration avec d'autres équations. Et vous auriez eu des problèmes difficiles à surmonter: il est presque impossible de traduire correctement des équations dans une boîte de commentaires sur Blogger. Mais vous ne l'avez pas fait. Vous avez simplement commenté sans références. Ce n'est pas suffisant pour vous rendre compte à quel point c'est chiant.

      L'histoire, ce n'est pas différent des maths ou de la physique sur ce point. Seulement, c'est encore plus obscur. La preuve historique est toujours diluée. C'est un exercice extrêmement long. Et puis le texte que j'ai publié fait plus référence à une polémique historiographique, et donc aux mentalités des historien-ne-s: assez peu à l'Histoire en tant que telle, en bref. J'y vois une assez bonne raison de ne pas avoir à fouiller dans les revues d'histoire et dans les livres de l'UQAM afin de prouver que vous avez tort, alors même que le fardeau de la preuve devrait être sur votre dos.

      Supprimer
    10. C'est justement de mentalité des historiens dont je parle et que je dénonce. Une mentalité au goût de notre époque. Une mentalité républicaine et laïcarde.

      Et non, l'histoire n'a rien avoir avec les maths, ce n'est qu'une question de perception et on perçoit en fonction de ses convictions, ses croyances et l'idéologie à laquelle on adhère. Le fait historique sera toujours interprété à notre goût, peu importe les références qu'on a ou qu'on avance. Il n'y a rien de plus subjectif que l'histoire, car l'humain regarde la réalité à travers une loupe difforme qui est à l'image même de la nature humaine. Deux individus peuvent être le témoin direct d'un même événement et raconter deux histoires complètement différentes. Alors, imaginé l'historien qui n'était pas lui-même un témoin de l'événement.

      Pour ce qui est des preuves de ce que j'avance cela relève plus de la Foi, j'en conviens mais comme vous ne semblez pas savoir ce qu'est la foi cette dernière sera absente pour éclairer votre lanterne en matière de discernement, car oui, il faut la lumière de la Foi pour arriver à distinguer le vrai du Faux dans vos livres d'histoire, car il n'y a que Dieu qui regarde la réalité sans la difformé, sa perception de la réalité est sans faille, ce qui n'est pas le cas de la nature humaine.

      Supprimer
  7. Jean-Marc Piotte et Jean-Pierre Couture parlent à profusion d'Éric Bédard et autres membres de ce mouvement dans leur dernier livre, «Les nouveaux visages du nationalisme conservateur au Québec». Ils ne sont peut-être pas aussi virulents que vous, mais pas loin!

    http://www.quebec-amerique.com/livre-details.php?id=1689

    RépondreSupprimer
  8. Darwin: J'ai entendu parler de ce livre, mais en mal. Je ne me souviens plus pourquoi, mais je pense que plusieurs universitaires l'ont trouvé trop polémique. Franchement, je n'en sais rien.

    Vous l'avez lu? Qu'est-ce que vous en pensez?

    RépondreSupprimer
  9. «Vous l'avez lu? Qu'est-ce que vous en pensez?»

    Ce n'est pas mon livre favori (d'ailleurs, je n'ai pas écrit de billet sur ce livre!), mais surtout parce qu'il est répétitif, les positions des gens dont les auteurs parlent se ressemblant beaucoup.

    Mais, j'ai apprécié d'en apprendre plus sur le sujet. Comme je loue mes livres à la bibli, je ne peux pas vérifier, mais de mémoire, j'ai préféré le ou les derniers chapitres où ils parlent des liens entre tout ce beau monde et des organismes où on les retrouve.

    RépondreSupprimer
  10. Toujours la partie la plus intéressante, en effet. Je suis curieux, d'autant plus que le sujet m'intéresse de plus en plus. Je pense que je vais jeter un coup d'oeil à ce livre-là.

    RépondreSupprimer
  11. La réponse la plus costaude aux élucubrations d'Éric Bédard par Jean-Marie Fecteau:
    http://www.action-nationale.qc.ca/index.php?option=com_content&task=view&id=1256&Itemid=0

    RépondreSupprimer
  12. Il continue de défendre, ce faisant, l'histoire nationale, malgré d'importantes nuances. Je reste dans un camp opposé à Fecteau, et je rejette des grands pans de sa critique, notamment, de l'histoire sociale. Il beurre vraiment trop épais, peut-être pour se distancer lui-même de ce courant et ainsi de se positionner en meilleur défenseur de l'histoire politique.

    Fecteau a cependant l'honnêteté d'annoncer ses biais en partant, ce qui est très utile. Et une grande partie de son analyse, selon moi, tient bien.

    RépondreSupprimer
  13. Dommage que nous n'aurons par contre jamais l'occasion de l'entendre poursuivre le débat avec Éric Bédard.

    RépondreSupprimer