mardi 11 septembre 2012

Anglos et francos.



Suites aux récentes élections, j'ai eu une réaction assez forte vis-à-vis des commentaires et évènements entourant l'attaque terroriste de Richard Bain. Je croyais alors avoir compris ce qui se passait. Premièrement, la responsabilité du projet du PQ de réformer la loi 101 et ainsi de priver plusieurs immigrant-e-s de leurs droits jusqu'à ce qu'illes aient appris le français, et bien sûr plusieurs autres anglophones qui risquent de tomber avec eux dans les failles du système. Deuxièmement, j'ai accordé une certaine importance à la campagne de haine et de peur des médias anglo-canadiens contre les séparatistes racistes et leur représentation d'un Québec qui serait génétiquement raciste et retardé.
                                                               
Après deux jours, j'avais déjà changé d'idée. Je considérais alors les articles publiés dans les médias anglophones comme des exceptions. Des exceptions récupérées par beaucoup de nationalistes québécois-es, et justifiant la réciproque. Vous vous souvenez peut-être combien de semaines nous avons passé à chiâler contre les conneries de Barbara Kay et de Jane Wong. Je lis parfois le Globe and Mail et La Gazette, et il y a dans ces quotidiens, vraiment, beaucoup de journalistes et éditorialistes qui étendent plus de mensonges que d'encre. Mais est-ce différent dans la presse francophone? Je n'en ai pas la moindre idée. Et quelle est exactement la proportion d'articles qui peuvent être décrits comme du Québec bashing dans la presse anglo?

Alors, qu'est-ce qui a pu exciter à ce point le meurtrier, qui avait pourtant toujours été amical avec la population francophone de son village? Le seul programme du PQ? Je ne savais pas.

En fin de semaine, j'ai assisté à un mariage, qui ironiquement célébrait l'union entre un francophone et une Britannique. J'ai trouvé que la puissance de ce symbole, quatre jours après les élections, était assez manifeste. Au cours du repas, j'ai aussi eu l'occasion de parler de ce sujet à deux ami-e-s dont la culture dominante est anglo-québécoise. Illes sont devenu-e-s assez loquaces quand illes ont finalement compris que je n'ai rien à faire du nationalisme. Et si leurs paroles ne m'ont pas du tout aidé à comprendre - c'était à peu près juste des généralisations maladroites - ça m'a fait du moins comprendre pourquoi je n'arrive pas à comprendre.

Au cours des dernières décennies, les francos et anglos se sont lancés des insultes, croyant débiter là des vérités absolues. Et pourtant, tout ce qu'il y a d'absolu, c'est la clarté réfléchissante des hosties de miroirs qu'ils invectivent en fait. Les accusations sont à peu près les mêmes de chaque côté: racisme, xénophobie, oppression linguistique, etc. Plusieurs nationalistes francos se plaignent de ne pouvoir être servis ni travailler en français dans leur propre pays, alors que plusieurs anglos prétendent qu'ils sont une minorité opprimée. Mais personne ne reconnaît que les deux communautés sont coupables d'actes de coercition. De même que la loi 101 en force plusieurs à apprendre le français, l'industrie, elle, en force d'autres à travailler ou à subir un service en anglais.  Dans cette situation, il n'est pas question de «liberté de choisir». Et puis l'absence de respect mutuel comme de communication à l'intérieur de cette foutue province fait que les deux communautés comprennent l'Autre à travers ce qu'elles connaissent déjà: elles leur attribuent les caractéristiques qu'elles haïssent chez elles-mêmes.

Ces gens qui accusent les francos d'être racistes et retardé-e-s ignorent de fait que les crimes haineux sont de loin en-deçà de la moyenne canadienne, au Québec. Après tout, accuser les autres de racisme est une excellente manière de cacher notre propre peur immonde et notre mépris pour l'étranger et l'anticonformisme! Chez plusieurs Québécois-es nationalistes, la peur de mourir en tant que nation est aussi une manière très commode d'oublier que l'anglais, en tant que langue maternelle, décroît au Québec. La culture historique anglophone de Montréal disparaîtra certainement avant la nation québécoise.

Partout où je vois qu'il devrait y avoir du respect et de l'amour, il y a de la haine et de la coercition. Oui, les gens devraient être libres de choisir. Mais ils devraient aussi savoir ce que le respect signifie. Le respect gagne où la loi échoue.

Et ne marchez pas sur les jeunes pousses, c'est notre avenir.

5 commentaires:

  1. Ili iru si fiki ĉiuj! Mi eklernas Esperanton tuj.

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  2. Méri médou djèd né kémet. Néfer médou. Nin Qéssan!

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  3. Je vous traduis la mienne si vous me montrez la vôtre.

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  4. Hahaha! Qu'est-ce qui vous dit que je n'ai pas compris?

    Je disais que je préférais la langue égyptienne classique qui est belle et pas difficile. Mais j'avoue que ce ne serait plus simple que pour moi.

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  5. Je vous conseil de lire cet article de Josée Legault

    http://www2.lactualite.com/josee-legault/2012/09/12/les-preposes-au-sens-ii/#more-566

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