dimanche 3 juin 2012

Le Festival Juste pour rire perturbe.

J'ai entendu des dizaines d'histoires sur le refus de collaboration entre le Festival Juste pour Rire et plusieurs petits établissements et sur l'arrogance des organisateurs/trices. La seule dont j'ai retrouvé cependant la trace est celle-ci.  L'incident date de 2008. On aurait empêché des spectateurs/trices de se rendre au concert de Ögenix (un groupe métal électro à l'esthétique un peu douteuse) en raison de l'engorgement sur la rue Saint-Denis. « Le festival nous a montré son vrai visage, une grosse machine à dollars qui se fiche éperdument de la culture locale, des commerçants et de la relève musicale québécoise », dit un membre du groupe en question.  Il semble néanmoins que certain-e-s artistes auraient profité du Festival pour se produire au Café Chaos: ce serait à confirmer avec des membres.  Mais de toute façon, ce n'est qu'un exemple parmi tant d'autres.

Rozon et son organisation qui nuisent à certains spectacles et dont les activités bloquent l'accès à des commerces censés «profiter» des retombées?  Tiens donc.

Et après, le patron de Juste pour Rire vient nous dire qu'il a peur de ne pas pouvoir partager la rue avec nos manifestations, bien plus amusantes par ailleurs que ses spectacles payants et ses imitations de freaks shows politiquement corrects et commandités.

Rozon, à court d'arguments, va jusqu'à prendre la défense d'artistes, dont la plupart pourtant seraient enchanté-e-s de voir leur spectacle accompagné de plus de percussions:
«Les Francos débutent jeudi, imaginez un artiste sur une scène extérieure qui est victime de manifestants avec leurs casseroles.»

Victimes de qui, les artistes? Rozon est à deux doigts de prétendre qu'une casserole, c'est de la violence. Quelle farce. Si j'étais un artiste, j'aurais bien plus peur d'imprésarios et de personnes influentes du monde du spectacle que de manifestant-e-s pouvant facilement se transformer en public. Et à ce sujet, j'ai remarqué, pendant la manif d'hier, que les discours des orateurs/trices de l'ASSÉ portaient beaucoup plus que le bruit des casseroles. Il est impossible de couvrir le vacarme incroyable d'un spectacle musical avec des casseroles dont le bruit n'a pas la possibilité d'être amplifié ni dirigé.

Rozon va rencontrer les représentant-e-s des associations étudiantes, dans les prochains jours, pour tenter de les dissuader de gâcher sa comédie. J'espère que les assos vont lui rire en pleine face. Rozon a fait preuve d'une arrogance sans limites face aux jeunes et face à ce mouvement bien plus important que ses millions et ses retombées économiques, des arguments qui lui ont d'ailleurs déjà valu une absolution totale du tribunal après qu'il ait plaidé coupable face à des accusations d'agression sexuelle sur une jeune femme de 19 ans.

Et puis ce ne sont pas les festivals qui font la renommée de Montréal, c'est son animation.  Depuis des mois, les gens s'organisent, font des performances artistiques, se promènent en costume de mascotte, écrivent des chansons, prennent la rue. Il y en a même qui se dénudent complètement. C'est peut-être pas assez festivalesque?

Quand on ne bougera que pour consommer, comme le rêve Rozon, ce sera uniquement pour la corruption, la collusion et le crime organisé que sera reconnu Montréal, et pour l'attitude passive d'une masse de bovidés qui ne pensent qu'à l'économie.

MÀJ: la CLASSE n'a pas confirmé avoir pris le mandat de discuter avec Rozon. Elle n'a pas confirmé non plus avoir été appelée par le millionnaire. Apparemment, ce con dirait n'importe quoi, ou des journalistes l'ont mal cité.

4 commentaires:

  1. voila ce qui se passe:

    Donc voilà, on viens d'apprendre lors du congrès qu'un collectif d'humoristes (le CHI, le Collectif des Humoristes Indigné[-e-]s) souhaite faire un show bénéfice pour la CLASSE et pour les fédés contre la loi 78.

    En gros, c'est deux soirs, 50 humoristes et 10 000 places. À 45$ le billet. Petit calcul rapide, la CLASSE en ressort avec environ 100 000$.

    Le hic, c'est que c'est Juste pour Rire qui organise. Illes prennent 30% des bénéfices (frais de gestions...), mais ça, on s'en fout. On gagne tout de même 100 000$.

    C'est là où le bât blesse. 100 000$, c'est du cash en titi, mais si on accepte, ça veut dire que la CLASSE accepte de participer au festival de Gilbert Rozon. Rozon qui, rappelons-le, défends ardemment la loi 78, la hausse des frais et le gouvernement.

    Beau dilemme non? D'un côté, fucking plein de cash, de l'autre, nos principes...

    Et qui sait, c'est peut-être aussi pour acheter la paix sociale qu'on nous offre une si belle offre... Qui voudrait perturber son propre show bénéfice?


    Bref, je penses que le débat doit avoir lieu dans vos AG.



    Ha, et cette proposition-ci a également été mise en dépôt lors du congrès:


    Considérant l'appui de Gilbert Rozon au gouvernement

    Que la CLASSE appelle à un boycott du festival Juste pour Rire

    Qu'elle demande aux humoristes de s'en retirer, et leur suggère d'organiser un contre-festival


    Mise en dépôt à l'unanimité

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  2. C'est quand même drôle que ces humoristes-là décident de faire ça avec Juste pour Rire. Ils mettent le mouvement étudiante dans de beaux draps, surtout si Rozon décide d'en faire un levier.

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  3. Honnêtement, si la classe se laisse acheter comme ça je décroche sans hésiter. C'est clair que Rozon veut sauver son ostie de show de marde qui nuit à plein de petits commerçants et qui est en plein le genre de merde capitaliste qui fait qu'on vie dans un société inégalitaire où tout fou le camp.

    Juste pour rire, le grand prix, le plan nord : même combat.

    Les gens derrière le grand prix ont une stratégie similaire avec un galas bénéfice pour l'hôpital Sainte-Justine.

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  4. Gilbert Rozon sera Boycotté par les gens d'affaire du centre-ville et ca ne fait que commencer et ce phénomène durera au moins 10 ans partout au Canada.

    Aucune personne d'affaire n'acceptera la tribune que s'est faites Rozon , un mandat non-sollicité qu'il n'aurait jamais eu...

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