jeudi 23 février 2012

manifestation étudiante du 23 février.

Entre 8 000 et 12 000 personnes[1] se sont réunies au Square Phillips, aujourd'hui, pour dénoncer la hausse des frais de scolarité. Après quelques heures de marche, les étudiant-e-s ont fait un arrêt au Parc Émilie-Gamelin, devant l'UQÀM. Ensuite, après qu'une partie des manifestant-e-s aient quitté la foule, celle-ci s'est divisée en deux groupes. L'un d'eux, le plus gros, s'est dirigé vers les bureaux du ministère de l'éducation sur la rue Fullum. Il comptait pas moins de 600 personnes. Bloqué plusieurs fois et ralenti par l'escouade antiémeute qui tentait de piéger les manifestant-e-s, il a dû faire quelques détours avant de parvenir à l'édifice de la rue Fullum.

Simultanément, un autre groupe, profitant de la diversion créée par ce premier groupe, s'est précipité vers le Pont Jacques-Cartier, parvenant à bloquer la circulation pendant près de 45 minutes. Ce second groupe comptait, selon mes sources, entre 250 et 300 personnes.

Le premier groupe, informé du blocage, a décidé de bloquer la rue Ville-Marie (qui est plus ou moins une autoroute à cette hauteur) afin de garder l'attention sur lui et de diviser l'effort des forces policières. Puis, il a décidé d'aller soutenir le blocage du pont, informé des difficultés faites aux manifestant-e-s par les policiers.

Car entretemps, l'escouade antiémeute s'était déployée sur le pont et partout dans les environs. Les étudiant-e-s ont fini par être repoussé-e-s, un peu avant que les manifestant-e-s du premier groupe parviennent à l'entrée du pont. Les deux foules ont alors fait jonction et les policiers ont continué de suivre la manifestation, tout en tentant de diriger la foule vers le Nord. Malgré les menaces d'encerclement, les étudiant-e-s, au nombre de 1 000 environ, ont continué de marcher. Illes ont notamment pris d'assaut le stationnement de la tour de Radio-Canada, lançant des slogans tels que "Nous sommes tous des porte-paroles", avant de marcher sur René-Lévesque. Quelques dizaines de minutes plus tard, après 16h00, la manifestation est retournée au Parc Émilie-Gamelin, après avoir traversé de manière assez périlleuse la rue Labelle, entre René-Lévesque et Sainte-Catherine.

Cette manifestation, plus imposante que celle du 20 février (organisée essentiellement pour les gens de Montréal) est véritablement un message envoyé à l'État québécois. Les étudiant-e-s sont mobilisé-e-s et prêt-e-s à faire des actions de perturbation. La manifestation d'aujourd'hui n'était pas une simple occasion de s'exprimer doucement comme des enfants-modèles qu'on nous demande d'être; ce fut un moyen de pression véritable, un avant-goût de ce qui s'en vient.

Les actions d'aujourd'hui, qui se sont tenues en marge de la manifestation de 13h00, furent presque spontanées et improvisées: et pourtant, elles ont réussi à déjouer le dispositif de l'État. Laissons au gouvernement le loisir de deviner à quoi pourront ressembler des actions préparées et mûries longtemps d'avance.

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[1] J'en suis arrivé au résultat de 8 000 en comptant les manifestant-e-s par blocs de 100 personnes. C'est un minimum et une estimation très conservatrice. Les organisateurs/trices et la police ont estimé quant à eux la foule à 10-15 000 personnes.

4 commentaires:

  1. Je suis un peu frustré de manquer tout ça. Espérons que la grève passera par chez nous, mais mon ag de grève n'est que le 1 mars...pendant une autre manif.

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  2. Incroyable, mon asso étudiante pour les gradués (AELIES: tous les gradués de Laval), a fait levée de cours hier, chose que notre asso locale d'économique a appuyé. J'espère que notre asso local va appuyer les deux autres jours prévus cet après-midi.

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  3. Lisez ça!

    L'auteur est un pro-hausse membre du MESRQ. Vive la bourgeoisie!

    http://www.delitfrancais.com/2011/03/01/jaime-la-reine/

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  4. J'ai lu le texte hier. Effectivement! C'est éminemment ridicule.

    On voit que plusieurs commentaires ont été écrits au cours des derniers jours, dont celui-ci: "wow ... si le crime était légal je me gâterais drette là."

    je trouve qu'on s'acharne trop sur Trudelle. Sérieusement, je commence à trouver que les gens deviennent méchants et ça me fait ressentir un profond malaise.

    En plus, cette personne qui est actuellement une tête de turc dans le mouvement étudiant est en train de devenir un martyr. On devrait vraiment le lâcher.

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