samedi 24 septembre 2011

Le mouvement du 24 septembre.

Le rassemblement d'aujourd'hui était finalement de taille modeste (le Journal de Québec parle de "quelques centaines" mais c'est complètement faux comme d'habitude - l'expression "quelques milliers" serait plus adéquate) mais incomparablement sympathique. Les organisateurs/trices, apparemment sans expérience (et c'est pas qu'un défaut) ont bien fait leur travail.

Il y avait un service d'ordre, mais il était quasi-absent, de même que la police. La foule était plutôt hétérogène: petites familles, jeunes, vieux et (hélas) beaucoup de militant-e-s nationalistes qui brandissaient des drapeaux derrière la scène, comme pour récupérer l'évènement. L'ambiance était festive et tranquille. Les discours ont été plutôt nombreux. Je déplore peut-être un peu l'absence de fil conducteur entre les déclarations des orateurs/trices: le lien entre leurs propos et la corruption du gouvernement était souvent très diffus. La radicalité de plusieurs monologues (par exemple celui de Dan Bigras) était également inversement proportionnelle aux moyens d'actions suggérés. Par exemple, on a à plusieurs reprises non pas exigé le départ consensuel de Charest, mais bien sa destitution directe par le peuple.

Néanmoins, cet élan d'optimisme a fait du bien et distribué beaucoup d'énergie, à défaut de faire peur aux principaux intéressés, c'est-à-dire les mafiosi qui nous gouvernent. L'équipe d'organisation a décidé de ne pas mener la foule comme des moutons, ce qu'on voit systématiquement à la grande marche corporatiste du 1er mai. Ça, c'est tout en leur honneur. Les invité-e-s ont également été bien choisi-e-s. Je dois avouer que j'ai toujours eu beaucoup de respect pour Armand Vaillancourt, malgré ses appels constants à la patrie[1], dont la fureur antiautoritaire trahit pourtant quotidiennement la substance. Dan Bigras est un autre homme vieillissant d'une espèce rare: celle qui aime les jeunes. Marie-Ève Rancourt, ce volcan, est le morceau qui nous reste de l'esprit de Seattle et du Sommet de Québec. Quant à François Yo Gourd, cette incarnation du fantastique et de l'absurde, eh bien il a fait comme d'habitude, c'est-à-dire du gros n'importe quoi plein de franchise et d'esprit.

Si ça reste de même, je continue d'aller à leurs rassemblements.

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[1] Cette idée dégueulasse, comme dirait Renaud.

2 commentaires:

  1. J'y étais aussi.

    «(le Journal de Québec parle de "quelques centaines" mais c'est complètement faux comme d'habitude »

    Radio-Canada a fait de même. Même Cyberpresse était moins négatif (ou négationniste!) en parlant de 2 à 3000 personnes, ce qui me semble assez juste. Le Devoir aussi a cité cette même évalusation.

    «(hélas) beaucoup de militant-e-s nationalistes qui brandissaient des drapeaux derrière la scène, comme pour récupérer l'évènement»

    Beaucoup? Disons qu'ils ressortaient dans le contexte de la sobriété de l'événement. Ils étaient quoi, une vingtaine? À moins que j'en aies manqués quelques-uns...

    «Quant à François Yo Gourd, cette incarnation du fantastique et de l'absurde, eh bien il a fait comme d'habitude, c'est-à-dire du gros n'importe quoi plein de franchise et d'esprit.»

    Tout à fait! :lol:

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  2. C'est vrai que j'ai peut-être exagéré le nombre de nationalistes. Qu'ils brandissent des drapeaux du Québec ne m'aurait pas choqué: il faut bien s'y attendre. Mais c'est pas juste ça. C'est le drapeau du RRQ en haut d'une perche immense faite exprès pour se mettre dans l'oeil des caméras derrière la scène. C'était poche comme mode de propagande.

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