vendredi 28 janvier 2011

chauffeur de taxi de Louxor

Mes études en histoire de l'Antiquité m'ont obligé à visiter l'Égypte en avril 2009. Entre le meilleur et le pire du pays, je pense que j'ai vu le pire et c'est surtout ça qui m'a marqué: conservatisme religieux malsain, surpopulation, problèmes endémiques de pollution, mauvaise alimentation, présence policière et militaire constante, et surtout grande misère. De plus, les sites touristiques sont tout sauf paisibles. Il faut pratiquement s'en enfuir pour rencontrer finalement du monde intéressant.

Mais malgré tout, ni les gens dans les cafés, ni dans les musées, ni même la fille d'un certain Institut français d'archéologie n'ont voulu aborder un sujet social et politique. C'est un chauffeur de taxi de Louxor (c'est con à dire, mais pour les touristes c'était moins cher de prendre un taxi que le bus) qui a fini par s'ouvrir, après que nous l'ayons provoqué plein de fois. Voilà ce qu'il a dit, à peu près[1], dans un anglais approximatif:

"La vie est très dure en Égypte, quand on a pas d'argent. Au gouvernement, ils disent qu'on peut se faire soigner pour pas grand-chose dans les hôpitaux publics, mais c'est faux. Si tu ne payes pas, le médecin ne voudra pas te soigner. Je me souviens qu'il y avait un vieux monsieur [le père de son beau-frère?] qui avait un violent mal de dents. Il est allé chez le docteur et celui-ci lui a demandé de payer un montant impossible. Le vieux a dit qu'il ne pouvait pas payer, et le médecin a voulu le chasser. Mais comme la douleur était trop grande, il s'en est finalement sorti en mentant et en disant qu'il avait l'argent. Une fois le traitement terminé, le docteur a dit que c'était le temps de payer. L'autre a dû avouer qu'il n'avait pas un sou.

L'Égypte est si peuplée qu'on doit bientôt songer à bâtir des villes dans le désert. C'est devenu invivable ici. Il faut sans cesse se battre pour respirer et les hommes doivent avoir deux ou trois emplois pour faire vivre leur famille."

Le chauffeur était un homme bourru et amer. Sa conduite était extrêmement dangereuse et même qu'il égrainait une sorte de chapelet pendant le voyage. Ce genre d'état d'esprit m'a semblé très courant dans ce pays. Partout, la tension sociale était palpable, et c'était pas agréable du tout. Les gens ne plaisantaient pas beaucoup...
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[1] J'aurais voulu rapporter ses propos plus exactement, mais mon journal de voyage est encore à Toronto, "held as evidence".

mercredi 26 janvier 2011

claustrophobie en Égypte.

Témoignage d'un journaliste du Guardian battu et emprisonné pendant une manifestation en Égypte.

Pendant ce temps, les Anonymes ripostent à la censure du gouvernement égyptien.

samedi 22 janvier 2011

Les policiers tunisiens...

...Ont actuellement un problème avec l'autorité.

"Y'en a marre de recevoir les ordres"

C'est pas demain que les agent-e-s du SPVM et de la SQ marcheront main dans la main avec le peuple pour réclamer un changement de régime, sauf bien entendu pour faire de la provocation.

Message aux flics: on vous reconnaît même en civils à la station Berri-UQÀM. Ça sert à rien d'essayer, le gel dans vos cheveux et vos airs glands de footballeurs de polyvalente vous trahissent.

dimanche 16 janvier 2011

Révolte et violence.

Les affrontements entre manifestant-e-s et police en Tunisie ont montré que chavirer un régime ne se fait pas nécessairement en prenant les armes, et que le peuple lui-même n'est pas toujours enthousiaste à s'en servir pour renverser une dictature. En revanche, la campagne de terreur fomentée par les partisan-e-s de Ben Ali et les tirs mortels contre des civils montrent bien que les puissants n'hésitent pas, eux, à prendre les armes pour se maintenir au pouvoir.

mardi 4 janvier 2011

La place du travail.

C'est le premier épisode d'un Monde sans Pitié, présenté à Radio-Canada et disponible sur tou.tv .