lundi 31 mai 2010

Retour sur le Salon du Livre anarchiste

La salle principale était noire de monde du début à la fin. Quelques ateliers m'ont semblé être moins populaires (une dizaine de personnes seulement dans la salle de projection, par exemple) mais d'une manière générale, ils ont été fort appréciés et applaudis. J'ai toutefois entendu dire que l'atelier sur l'eugénisme et la gauche avait créé quelques remous attribuables à la présence de discours critiquant de manière virulente quelques féministes notoires.

D'autres ateliers pour lesquels j'avais des attentes très élevées m'ont ennuyé profondément. Je pense qu'il était par exemple inutile de nous donner une définition du néolibéralisme dans l'atelier "La crise économique et écologique du capitalisme", qui était autrement construit comme une introduction générale qu'on aurait pu servir à des élèves de secondaire un tellement c'était rempli de lieux communs. L'atelier précédent, "Résistance étudiante au G20", a commencé en retard et nous n'avons pas parlé du G20. C'était tout de même intéressant, mais il m'a semblé que les ratés de ces deux ateliers était un signe concret que les anarchistes ne savent pas quand arrêter de parler ni quand terminer leur introduction. En effet, plusieurs des ateliers contenant "G20" dans leur titre ne concernaient pas du tout le Sommet de Toronto. J'arrive à croire que l'on ne connait, en réalité, rien de l'ordre du jour de ce Sommet, sauf peut-être le projet de la taxe sur les banques qui met Harper en furie. Mais quand même.

À la fin je commençais sérieusement à avoir envie de partir, mais comme j'étais assis de l'autre côté de la salle et que jusqu'alors, chaque départ avait complètement déboussolé les animateurs/trices, j'ai décidé de rester. Jusqu'à ce qu'une irrésistible envie de pisser me force à me lever. Au moment où j'allais partir, ne pouvant plus contracter davantage mes sphincters, une anglophone, l'air suspicieux, a pris la parole: "Je voudrais demander aux journalistes et aux policiers présents de partir." Câlisse.

J'aurais dû partir quand même, et répondant aux regards ahuris, me justifier en disant que je n'étais pas un flic, que je partais parce que c'était plate, que j'avais déjà posé ma question et que ma vessie allait exploser comme un cocktail molotov, mais je n'ai pas osé. Je suis resté encore dix minutes.

J'ai aussi participé à la réunion des écrivain-e-s anarchistes et j'ai bon espoir que ce nouveau réseau parvienne à coordonner des actions très amusantes. J'ai encore quelques réserves face à une certaine insistance "d'écrire des choses subversives"[1] mais c'est assez superficiel.

Je suis reparti avec essentiellement de la littérature ludique: L'Aube noire, un roman autoédité de Bruno Massé, et Il y a des bonheurs réservés aux Pouceux, premier zine d'Élise. J'ai terminé de lire le zine ce matin, je vous ferai part de mes impressions plus tard.
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[1] Emmerder les gens cons est certes amusant, mais je ne vois pas pourquoi il faudrait insister sur la nature subversive du contenu. Qu'on dise franchement et en toute honnêteté ce qui nous passe par la tête; tant mieux si c'est subversif et tant pis si ça l'est pas.

samedi 29 mai 2010

Le périmètre du G-20.

Si vous venez au G-20, je vous suggère de mémoriser cette carte. La surface entourée de bleu sera surveillée par les policiers et donc y fourmilleront des dizaines d'unités de l'escouade. La ligne rouge représente le tracé de la clôture.

Cette carte est basée sur l'image qu'on peut trouver sur le site de Radio-Canada. Elle est bien détaillée mais je préférais fournir quelque chose qui nous donnait une meilleure idée du terrain, avec les parcs, tous les édifices et le nom des rues.

Espérons que la source est fiable.

La "zone de manifestation" désignée par les autorités est située près du Queen's Park, environ à 2 km au Nord de la zone protégée (ça n'apparaît pas sur la carte). Une grande partie des affrontements, s affrontement il y a, devrait avoir lieu entre les deux zones. C'est peut-être pour cette raison que l'Université sera fermée.

vendredi 28 mai 2010

Salon du livre anarchiste

C'est en fin de semaine. N'oubliez pas de venir jeter un coup d'oeil. C'est au CEDA, (2515, rue Delisle), près de la station Lionel-Groulx.

Tenez-vous informé-e sur les nouvelles du Salon.

mercredi 26 mai 2010

Les traîtres de Greenpeace.

La gueule m'est tombée quand j'ai vu les gens de Greenpeace s'asseoir avec les capitalistes et leur promettre gentiment de ne plus leur rentrer dedans en échange de miettes. À voir l'enthousiasme généralisé, je commençais à penser que je m'étais peut-être trompé et que j'avais une culture trop radicale, trop confrontationniste pour appuyer ce genre d'entente.

Mais Action Boréale est contre. Depuis que je le sais, je ressens la forte tentation de militer pour cette organisation.

samedi 22 mai 2010

Le gars du journal de Montréal

On l'a appelé "le forcené" et "le désespéré". Lundi, il s'est approché de l'édifice du Journal de Montréal en menaçant de tout faire péter. Cet ex-employé de l'imprimerie était en congé de maladie depuis deux ans pour grave dépression. Du moins, c'est ce que raconte Cyberpresse, qui exhibe une photo de lui en bedaine - seul un fou peut aller faire péter un édifice en bedaine, dirons-nous...

Apparemment, une erreur dans l'envoi de son chèque d'assurance a été la goutte qui a fait déborder le vase.

L'homme en question n'était pas un anarchiste ni un héros du prolétariat. Son geste n'avait sans doute aucune portée politique. Peut-être même que c'est non pas la frustration continuelle et l'oppression qui l'ont poussé à vouloir incendier le Journal de Montréal: peut-être que c'était juste un problème d'assimilation des minéraux dans son cerveau. Peut-être que c'était la maladie mentale. Je sais pas.

Mais je ne peux pas m'empêcher de trouver ça triste. Triste que les lock-outés aient appelé la police plutôt que d'essayer de l'arrêter alors qu'il les avait avertis que ça allait péter. Triste aussi que l'escouade tactique ait décidé de transformer l'évènement en exercice militaire. Et puis aussi que le syndicat ait réagi par la suite en disant: «Même si c'est un geste désespéré et regrettable, il reste qu'on peut comprendre que ça arrive lorsqu'un entreprise manque de respect envers ses employés». C'est une évidence mais ça déclenche chez moi un certain inconfort. Ce genre de récupération ne me choque pas quand elle est justifiée dans les faits. Il y a des vérités qui frappent comme un camion te rentre dedans à 70km/h, et tu peux pas réfuter. Le problème c'est qu'une récupération est souvent suivie d'un nouvel abandon.

J'espère que M. Gauthier ne restera pas longtemps en prison.

jeudi 20 mai 2010

Dessinons Mahomet (puisqu'il le faut).

Au lieu d'y aller d'une illustration de mon crû, j'ai décidé de simplement publier une image de Mahomet tel que les Musulmans eux-mêmes l'ont peint au XIIIe siècle.



lundi 17 mai 2010

Quels modèles pour la santé anarchiste?

Il y a longtemps que ça me trotte dans la tête, cette question. Comment faire fonctionner un système de santé dans un monde (ou une région) libertaire? Il est temps d'analyser le problème de manière pragmatique[1]. Je n'aime pas faire des plans pour un avenir incertain, ni écrire une plateforme dont tout-e dissident-e serait un-e hérétique. Cependant, évaluer les possibilités m'apparaît essentiel. Selon moi, refuser d'y penser c'est refuser l'imagination. Par ailleurs, je commence à trouver un peu risible l'utilisation à mauvais escient de "on ne peut pas élaborer des structures désaliénées à partir d'une position d'aliéné-e" [2]. Mettons que le Grand Soir arrive et que pof, on arrête d'être aliéné-e-s vers une heure du matin, peut-être bien qu'on va finir par considérer que la révolution elle-même était une erreur. En bref, pourquoi risquer une révolution ou du moins une lutte politique coûteuse, si on ne prend même pas le risque d'imaginer (et non pas de planifier, c'est pas la même chose)?

De l'importance de ne pas jouer avec le feu et de tout faire foirer

En ce qui me concerne, je préfère à toute autre forme de système de santé celui qui sera universel, gratuit et égalitaire. Ces trois conditions m'apparaissent en tout lieu indispensables. Tout compromis à cet égard m'est impossible. Certain-e-s diront que je suis un gaugauche qui tient à ses vaches sacrées, mais je suis pas mal convaincu que les gens qui me diraient une pareille chose sont bourrés de fric ou ne souffrent pas de maladies chroniques. Je pense d'ailleurs que je serais un imbécile profond et un mégalomane impudent si je me préparais à mettre en péril la santé des autres au profit de la promotion de mon idéologie personnelle, comme le font quotidiennement les sales capitalistes, ces irresponsables suicidaires qui pensent que la vie est un jeu.

Aussi, je me demande comment on pourrait se débarrasser de l'État tout en conservant un minimum de nos acquis sociaux en santé. Le fait est que nos hôpitaux, CLSC et CSHLD gobent beaucoup d'énergie en terme de production. Il faut des industries très spécialisées pour produire des équipements médicaux, et donc des réseaux de distribution bien rodés. Il faut des laboratoires de recherche, de production de médicaments, et surtout des spécialistes convenablement formé-e-s. Dans les circonstances actuelles, il faut surtout une concentration gigantesque de ressources, et donc leur mise en commun, voire leur gestion centralisée.

De la gestion

Je ne sais pas si vous avez déjà assisté à une assemblée hospitalière[3]. C'est pas beau. La direction n'a souvent pas la moindre transparence. Et comme elle n'a pas vraiment de comptes à rendre, elle chôme souvent, délégant ses tâches - notamment dans la gestion du personnel par le biais des agences d'infirmiers/ères - à des entreprises privées, ce qui multiplie le nombre d'échelons bureaucratiques sans rien améliorer.

Je pense donc que l'autogestion des centres de soin, quelque soit leur nature, serait bien entendu avantageuse en tout point. La "direction" serait directement dépendante des décisions de la population, des patient-e-s et du personnel. Un mode décisionnel basé sur des principes anarchistes ou de démocratie directe permettrait, en faisant s'effondrer une hiérarchie basée sur rien, de mettre "le patient à l'avant-plan" comme le dirait ma mère, plutôt que l'ambition de demeuré-e-s qui se flattent le ventre en voyant la bonne note accordée dans le classement de La Presse[4].

De la difficulté de réunir les ressources

La question de la direction est toutefois un problème mineur. La gestion médiocre des hôpitaux et autres institutions fait certainement des ravages, mais si c'est un désastre, ce n'est cependant pas encore un cataclysme. Toujours, c'est la question du financement qui inquiète. Sans État ni impôts, il faut trouver une autre manière de faire fonctionner les centres de soins hospitaliers. Ça va encore pour les CLSC; mais pour faire fonctionner des salles de chirurgie et d'examens avec toutes leurs machines, c'est une autre histoire.

Or, la multiplication des cabinet privés dans lesquels des salles de chirurgie bien équipées fonctionnent à plein régime suggère que l'investissement de départ ne doit pas être inaccessible à une petite collectivité, s'il est accessible à un individu ou à un groupe de deux ou trois médecins spécialistes. Maintenant, j'ignore de quelle manière peut être recueillie l'énergie disponible à la création et au maintien du service d'une salle de chirurgie. Cotisation volontaire? Corvées publiques? Changement d'orientation vers des soins moins coûteux? Piraterie côtière?

Il y a aussi la question des disparités régionales. Ces disparités ne sont pas nécessairement un problème grave dans toutes les circonstances. Par exemple, si les gens de la commune mutuelliste de Drummondville habitent dans des maisons unifamiliales et ceux de l'enclave queer de Notre-Dame-du-Bon-Conseil dans des 5 1/2, on s'en crisse un peu. En revanche, la pauvreté relative de la collectivité paysanne libre de Ham-Nord pourrait la priver de médecin; ce qui pourrait causer des difficultés immenses, voire la disparition de la collectivité et donc des délicieuses mais peu rentables patates bio-équitables-expérimentales qui y seraient cultivées.

À défaut de pouvoir centraliser l'attribution des ressources dans une institution semblable à l'État, que pourrions-nous faire? Je pense qu'il serait un peu hasardeux de penser que la loi de l'offre et de la demande suffirait à régler les problèmes de disparités dans la disponibilité des ressources. Proposerions-nous donc d'instaurer un système de péréquation-santé entre collectivités? Compterions-nous seulement sur la solidarité entre elles? Les patates expérimentales de Ham-Nord auraient-elles une valeur sentimentale assez élevée dans la région pour que la Commune Durable de Victoriaville consente à envoyer de la main-d'oeuvre en mission au village?

De la conclusion la plus brève possible

D'une manière plus globale, je crois que la meilleure médecine serait communautaire, personnalisée et décentralisée. Hélas, transformer nos hôpitaux en petites villes de malades isolé-e-s allant en jaquette, c'est j'ai l'impression l'intention de nos gouvernements. Mais ce n'est pas en construisant des hôpitaux géants dans lesquels s'entrelacent des couloirs sombres ponctués de cafés Van Houtte que nous allons rendre service à des êtres humains en difficulté.

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[1] Kin Renart!
[2] Je pense qu'utiliser cette expression face aux marxistes libertaires et autres hurluberlus dogmatiques est cependant tout à fait justifiable.
[3] Eh oui, croyez-le ou non, cette instance existe. Le public s'y rend et a le droit de poser des questions au Conseil d'Administration. Nb: le Conseil d'Administration n'est pas tenu de répondre aux questions.
[4] Cette attaque est spécifiquement adressée à la direction de l'Hôtel-Dieu d'Arthabaska.

dimanche 16 mai 2010

Demain, Bangkok meurt.

J'ai lu peu de commentaires sur les troubles en Thaïlande; je crains de comprendre pourquoi. Cette révolte immense n'a semble-t-il, de loin, pour but unique que d'appuyer un tyran aux dépens d'un autre. Et l'extrême violence des affrontements horrifie plus qu'elle ne glorifie. Il est facile de deviner ce que la population reproche au président actuel dont on demande la démission, Abhisit Vejjajiva: c'est un gros corrompu au service d'une aristocratie bureaucratique. Compter sur le retour de Thaksin Shinawatra, l'ancien président destitué, qui dit-on, se montrait généreux en programmes sociaux, est sans doute également justifiable; mais lui aussi étant un gros corrompu, ma mentalité me défend de comprendre pourquoi le peuple peut en arriver à risquer sa peau dans l'espoir qu'il revienne.

Les médias comme les Thaïlandais-es sont pendu-e-s aux lèvres du roi mourant et cela ajoute à l'irréalisme de la situation. Le roi, fortement respecté, a par le passé réglé plusieurs conflits en tant qu'arbitre; mais aujourd'hui il reste silencieux. Pourquoi plusieurs Thaïlandais-es comptent-ils/elles sur un monarque, gâteux qui plus est?

Les avis divergent sur la nature du conflit. Pauvres contre favorisé-e-s? Constitutionnalistes contre autoritaires? Même si la révolte réussit, les choses changeront-elles, ou des gens seront morts en vain - quoique les gens meurent à peu près toujours en vain - pour défendre une illusion?

Khattiya Sawasdispolest, un des leaders de l'opposition des Chemises Rouges, a reçu une balle dans la tête alors qu'il parlait à des journalistes. Le journaliste Nelson Rand en a reçu trois dans le corps. La foule se fait canarder à toute heure. Des tireurs d'élite sont cachés sur les toits et tirent presque au hasard. L'armée, qui assiège Bangkok depuis un moment, a demandé aux manifestant-e-s de retourner chez eux les enfants qui vivent toujours dans le campement de résistant-e-s. Elle accuse aussi des "terroristes" de s'attaquer aux journalistes et demandent à ces derniers de partir de la "zone rouge". Signe que ça va péter prochainement.

Il y a déjà eu plusieurs morts, les soldats tirant à balles réelles sur les manifestant-e-s quand ceux-ci daignent s'approcher trop des bataillons. Demain, l'armée procédera-t-elle à un nettoyage complet du campement, ne faisant pas de prisonniers et fusillant tout le monde?

(Mise à jour: zut, j'ai oublié le g de Bangkok...)

vendredi 14 mai 2010

Le Sommet de Québec - Tout le monde en parlait.

L'émission est disponible sur tou.tv.

Mais il me semble que Vue du Sommet était vraiment plus intelligent.

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Saviez-vous que le Sommet du G20 se déroulera les 25-26-27 juin prochains à Toronto? Pour y participer, vous pouvez réserver vos places dans les autobus à l'adresse suivante: www.rage2010.net/transport .

jeudi 13 mai 2010

Les sportifs sont cons.

Jamais une manifestations de crotté-e-s anarchistes ne déclenche autant de violence que la foule des fans d'une équipe sportive. Ivres morts et incapables de raisonner, leur joie cause plus de soucis que la pire des colères de marginaux et marginales. Les journaux disent tous la même chose aujourd'hui: "ce n'était pas des partisans du Canadien". Et quoi encore. Les casseurs/euses de la COBP ne sont-ils/elles pas des manifestant-e-s?

Le plus drôle, c'est l'article de Rue Frontenac, qui reprend une nouvelle fois ses anciennes saveurs de feuille de chou (c'est à croire que ses journalistes n'ont rien retenu du combat social qu'ils/elles mènent depuis plus d'un an) en prétendant que la violence n'était pas causée par des "vrais partisans" du Canadien, mais bien par des groupes organisés, avant de montrer la photo d'un fan du Canadien typique s'enfuyant avec une bouteille d'alcool. On soupçonne aussi les gangs de rue: c'est fort probable, mais ce n'était certainement pas 500 membres des gangs de rue qui ont réussi à mettre k.o. l'escouade anti-émeute, blessant un cheval et une policière à coups de bières. Imaginez: 500 membres de gangs de rue réunis ici dans un même but: voler la SAQ, le Foot Locker et briser la vitrine de la boutique de vêtements Marciano. Les vandales ont-ils/elles pillé les voitures des environs? Taxé massivement les ivrognes éparpillé-e-s dans les rues parallèles? Volé les cigarettes des dépanneurs?

Étrange, par ailleurs, que deux des boutiques pillées (les sources divergent au sujet de la boutique Marciano - a-t-elle été volée ou simplement vandalisée?) soient des destinations typiques de sportifs, soit un magasin de sport et un autre d'alcool...

La manifestation sportive a les mêmes accents qu'une assemblée théocratique: démonstrations de haine envers l'ennemi, cris extatiques, transes, incendies d'icônes. Normal: le hockey est un sport qui comme le soccer en Europe, est fondé ici sur le plus stupide des sentiments patriotiques et irrationnels.

Que certain-e-s en profitent pour faire de la casse, ce n'est pas étonnant. Maintenant, sont-ils/elles tous et toutes des criminel-le-s de profession? Ne riez pas de moi.

Des membres de gangs de rue ont aussi fait du trouble à Trois-Rivières. Bon, c'était peut-être pas des gangsters, mais c'était certainement pas des VRAIS fans non plus, en tout cas.

samedi 8 mai 2010

Urgence: Manque de ressources contre les proprios

Mon propriétaire me fait des difficultés. À part la Régie du Logement, existe-t-il un autre organisme pouvant voler à mon secours? Quelles sont les ressources dont on dispose pour faire face à leur agressivité? J'ai besoin d'aide avait 48 heures et la Régie est fermée la fin de semaine...

dimanche 2 mai 2010

Comment compter une foule.

Je me demande parfois si les organisateurs/trices prennent vraiment le temps d'estimer rigoureusement la foule lors d'une manifestation. Lors des dernières marches syndicales auxquelles j'ai eu la chance (ouin, on va appeler ça une chance) de participer, j'ai estimé en moyenne la foule à un quart des résultats obtenus par les organisateurs/trices. Aussi, j'aimerais bien savoir quelles sont leurs méthodologies. Spontanément, j'aurais tendance à dire qu'ils donnent des chiffres au hasard, selon leur bonne humeur.

Tout n'est qu'illusion

La manifestation des Cols Rouges est un bon exemple du fait que des impressions peuvent être faussées par un excès d'enthousiasme ou des conditions particulières. Un homme, en tête de cortège et debout dans une boîte de pick-up, a dit à peu près cela: "Il y a du monde à perte de vue!". C'est en effet assez impressionnant quand on y est pas habitué-e: on peut souvent en conclure que c'est une preuve que la foule fait "50 000" personnes. Sauf que quand les gens circulent sur une rue étroite, ou sur une moitié de rue, un peu moins de 10 000 personnes suffisent à donner une impression d'infini. Le 22 avril 2007, la Journée de la Terre avait attiré un peu plus de 10 000 manifestant-e-s sur Mont-Royal. Le terrain est assez plat et la rue très droite. Et il y avait du monde "à perte de vue". Mais à une hauteur de trois mètres (soit sur un camion, soit dans les escaliers extérieur des édifices, soit sur une scène...), on évalue difficilement la densité d'une foule. L'angle de notre regard peut donner une fausse impression de foule compacte.

Compter sans se fatiguer

Personnellement, quand je souhaite estimer une foule, je procède de cette façon:
1. je compte les 100 premières personnes pour me donner une idée de ce à quoi ressemble un groupe de ce nombre;
2. je compte par 100 en prenant en considération la densité de la foule et l'espace qu'elle occupe en marchant de l'avant vers l'arrière;
3. Quand la foule est inférieure à 500 personnes, je m'assieds quelque part et je compte les manifestant-e-s un-e par un-e.

J'ai employé cette méthode lors de la manifestation du 20 mars dernier, estimée à "plus de 75 000" par les syndicats. Je suis arrivé au nombre de 25 000. Hier, les organisateurs parlent d'environ 25 000: j'en ai compté 4 900. Je n'ai pas, en revanche, compté les participant-e-s de la manif anticapitaliste.

Cette méthode est plus ou moins fiable (peut-être 30% d'incertitude). Cependant, quand c'est fait en équipe de deux ou trois, on augmente les chances d'arriver à des chiffres exacts. Je pense par ailleurs qu'une évaluation à l'œil peut donner des résultats absurdes, surestimant une foule de 400% ou la sous-estimant à 25% de sa masse réelle.

samedi 1 mai 2010

compte-rendu des manifestations du 1er mai à Montréal


"À Montréal, environ 300 manifestants se sont rassemblés à midi derrière la station de métro Lionel-Groulx (au coin des rues Atwater et Saint-Jacques) pour participer à une marche."

En réalité, j'en ai plutôt compté environ 5 000, dont une importante proportion de militant-e-s de Québec Solidaire, incluant Françoise David qui mangeait un fudge. La marche visait à faire la promotion de services publics de qualité et accessibles - voire gratuits dans le cas de la santé - et donc attaquait les hausses de tarifs du gouvernement Charest. Ce qui m'a le plus marqué dans le discours, c'est cette référence constante à l'équité. Ça me titille un peu mais on y reviendra une autre fois.

Sinon, la manifestation a été plutôt ennuyante. Comme en 2008, les syndicats avaient pris la peine d'enregistrer leurs propres slogans sur MP3 et de les faire cracher de manière assourdissante au travers de haut-parleurs. En tête de cortège, je rencontre un ami: impossible de discuter. Les enregistrements de bruits de foule enterrent paradoxalement le bruit de la véritable foule. Si c'est pas laisser la place à la parole populaire, ça...

On ne parlera même pas du service d'ordre, qui devait compter pour au moins 10% des manifestant-e-s. Mais au rythme où cette tumeur croît, bientôt tout le monde sera dedans et l'effet s'annulera.

J'ai bien aimé manifester dans le Sud-Ouest, en revanche.

***

La manifestation anticapitaliste a commencé vers 16h00. J'ai été étonné de voir tant de monde se réunir au Carré Saint-Louis. Je n'ai pas compté avec précision, mais par expérience, je dirais qu'on était entre 800 et 1500. En tout cas, nous étions clairement plus de 300, qui semble être le chiffre magique de LCN aujourd'hui.
Les choses ont failli très mal tourner: il paraît que des policiers ont voulu arracher des banderoles et un ballot de bâtons dédiés à la confection de pancartes et de drapeaux, prétendant que c'était des "armes illégales" ou que sais-je. Beaucoup de gens se sont massés devant une patrouille anti-émeute qui formait un îlot au milieu du parc (nouvelle tactique?) et quelques cavaliers dont les chevaux ont commencé à s'énerver. Cinq ou six autres flics en armure se sont déplacés à la file indienne en plein centre de la foule afin de prêter main-forte aux crétins de l'îlot. Puis le calme est revenu. Il y a encore eu un peu de trouble quand les discours ont commencé: des maîtres-chiens (ne me demandez pas ce qu'ils foutaient là) ont inutilement menacé des anars et des cocos qui attendaient patiemment que la manif commence.

Par la suite, il n'y a pas eu, à ma connaissance, d'autres échauffourées. Nous avons marché jusqu'au centre-ville où quelques intrépides ont réussi à dérouler une grande banderole sur un édifice: moment mémorable. Vers 18h30, près de l'Université McGill, nous nous sommes dispersé-e-s. L'hélicoptère de la police nous aura suivi-e-s pendant toute la marche.