vendredi 20 novembre 2009

Aux masculinistes et aux "féministes"

Le débat fait rage depuis des années déjà et je n'arrive pas à m'identifier au discours d'aucun groupe identifié par les médias. Je me sens attaqué depuis au moins cinq ans dans ma non-identité par cette bande d'hystériques et le malaise commence sérieusement à m'affecter. Et le pire c'est qu'entre ces bandes de demeuré-e-s, des courants de pensée non moins insipides comme celui qui a mené à la création de Les Québécois ne savent plus draguer se font un nom en accusant à tort et à travers les "mâles" québécois de plein de conneries. Lisez le blogue et vous comprendrez pourquoi j'ai envie de pisser sur cette bande d'hosties de sans-desseins. Où se trouve donc le discours alternatif?

Ailleurs mais pas très loin des pro-drague, les masculinistes croient que le féminisme est responsable de la prétendue perte des droits des hommes à la paternité, à leur rôle traditionnel et blablabla. Mais regardez le taux de suicide chez les jeunes hommes homosexuels et vous comprendrez si c'est le féminisme ou le patriarcat qui est en train de détruire les hommes de l'Occident (et du Québec). Une de mes connaissances s'est fait battre par son père quand ce dernier a appris qu'il était gay. Pas en 1983. Pas en 1995. En 2008.

Il y a certains discours de vieilles "féministes" de droite qui me dégoûtent, mais selon moi c'est dans l'identité de genre qu'on impose aux hommes qu'on peut trouver les responsables du profond malaise: il existe toujours une pression immense sur les jeunes hommes visant à en faire des petits toughs sportifs et pragmatiques qui ne montrent jamais leurs émotions. On leur impose toujours une mentalité de compétition et non de coopération, pensant que c'est la meilleure manière de les pousser à se surpasser: mais les vieux machistes, comme les vieilles machistes, sont bien mal placé-e-s pour connaître les sources de motivation des jeunes d'aujourd'hui.

Certain-e-s diront que les hommes vivent des difficultés parce qu'ils n'ont pas encore appris à "réinventer leur masculinité": c'est une idée nauséabonde, dangereuse et sexiste. Un homme n'a pas besoin d'être "masculin", comme une femme n'a pas besoin d'être "féminine". Les gens sont comme ils sont, et leur identité est la leur propre, pas celle de leur genre.

Je suis féministe et pourtant je me sens constamment blessé par les propos des féministes "mainstream" du Québec. Certain-e-s machistes parlent des excès des "féministes radicales": tout dépendant de ce qu'on entend par ce terme, je les trouve souvent bien plus ouvertes au dialogue, intéressantes et bien plus tolérantes que les vieilles chroniqueuses proto-féministes comme la Bombardier qui, au lieu de tenter de se découvrir en tant qu'individus uniques, ont décidé de singer les schémas mentaux traditionnellement masculins (autrement sexistes, oppressants, discriminatoires, hiérarchistes, méprisants, religieux) en pensant ainsi se libérer. Quand cela ne me fait pas souffrir, cela me fait pouffer de rire.

J'ai hâte qu'on puisse enfin vivre débarassé-e-s de ces vieux curés et de ces vieilles prêtresses de la différenciation. J'ai un nom avant d'avoir une prostate.

"Le mouvement queer radical refuse d'obéir. Au capitalisme rose. À l'hétéro-société. Aux règles des genres binaires. À toutes les lois ennemies de la liberté, de l'égalité. Et aux ennemies d'une Terre verte, sans frontière étatique et sans frontière sexuelle."
- Les Panthères roses

11 commentaires:

  1. Excellent billet.
    L'argumetation des masculinistes, comme celle de plusieurs groupes réactionnaires (je classe les communistes, là-dedans), trouve le moyen d'accuser une partie de la société, un groupe définit, pour les maux qui accablent l'ensemble (soi-disant) de leur groupe. Ces gens oublient que pour récupérer leur espace au sein de cette société de compétition (la moitié !), les femmes vont tasser les hommes. Le problème n'est pas l'émancipation de certains groupes (ici, les femmes), mais qu'avant cette émancipation la société ne leur laissait aucune place. C'est l'essence même du capitalisme (comme tu l'as si bien mentionné) qui provoque ces conflits.

    RépondreSupprimer
  2. Les communistes sont des réactionnaires ...

    Je prends note.

    RépondreSupprimer
  3. Steffen est actuellement en train de faire la révolution en Amérique latine. Je ne veux pas que vous commenciez une querelle rouge/noir dans ces conditions. Agitateur, tu peux te donner le droit de dire une bitcherie contre les anars en réparation.

    Et après allez, on s'embrasse. Substituons le sexe à la violence!

    http://www.lespantheresroses.org/textes/lezoo.htm

    RépondreSupprimer
  4. Je crois que je devrai rediriger le thème du réactionnarisme des communistes sur mon blogue. Mais pas maintenant, il y a trop à connaître de Buenos Aires. Notamment, tous les activismes, mouvements et assemblées du peuple qui ont lieu.
    Ne me fait pas une fausse réputation, la seule révolution que je fais, ce sont les tours sur moi-même, alors que je suis assis sur mon siège dans le bus, tentant malgré tout de dormir.

    RépondreSupprimer
  5. Je ne suis pas suffisamment arriéré et mal connaissant pour qualifier « les anarchistes » de réactionnaires. Ni même les communistes.

    Mais comme tu es nihiliste, ça explique beaucoup de choses. Tant pis, camarade.

    RépondreSupprimer
  6. Bon, pour les intéresséEs, vous pouvez lire une explication concernant mon emmêlement entre communisme et réactionnaire ici : http://zleanarchique.blogspot.com/
    Pour les autres, continuez à lire le blogue du Mouton Marron, c'est plus pertinent !

    RépondreSupprimer
  7. Mais non, mais non. C'est juste de la merde étendue sur une plus grosse toast que la tienne (puisque j'écris plus souvent).

    RépondreSupprimer
  8. Trop pas de la merde comparé à tout ce que je vois durant une journée.

    RépondreSupprimer
  9. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

    RépondreSupprimer
  10. Anonyme: J'accepte humblement votre compliment, sans être sûr toutefois de ce sur quoi se portent vos yeux durant une journée.

    RépondreSupprimer
  11. Je viens de me rendre compte avec regret que peu de personnes ont vraiment réagi à ce texte. (10 messages, pourtant!)

    RépondreSupprimer