mardi 24 novembre 2009

L'environnement, Beauchamp, l'ONU.

Line Beauchamp est fière, les écolos embourgeoisé-e-s d'Équiterre complaisant-e-s: le Québec compte réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 20% (sous le seuil de 1990) avant 2020. Le Québec a-t-il les moyens d'arriver à ses objectifs? Je pense qu'il est facile de faire des promesses à long terme et de ne pas les tenir. La ministre de la pollution est persuadée qu'on peut le faire; mais rien n'est encore chiffré et selon elle, les entreprises ont déjà "fait beaucoup d'efforts". Elle nous remet sur le nez le "projet de société" qu'on lance sans arrêt aux politicien-ne-s dans nos manifs afin de nous préparer à faire des sacrifices.

La ministre parle de la voiture électrique; mais cette fausse solution (les usines produisant massivement ce véhicule vont continuer de polluer) a avec le temps dans les discours atteint la même texture vaporeuse que la voiture volante. On parle de transports en commun mais on ne fait presque rien en-dehors de Montréal avec les autoroutes, les petites villes, etc. Un aller simple de Montréal à Québec, en autobus, coûte 53$ chez Orléans Express. C'est plus cher que d'utiliser un service de co-voiturage, plus cher que de louer une voiture à quatre personnes. Si le gouvernement veut désengorger les autoroutes, il sait où frapper, mais ne le fait pas.

Peur de la décroissance et du lobby des entreprises? Pourtant, quand les voitures se venderont moins, les champs ne se videront pas pour autant de leur fertilité. Les rivières ne cesseront pas de couler. Ce qu'il faut, c'est améliorer notre qualité de vie, pas augmenter une croissance illusoire qui se nourrit d'actes inutiles qu'on appelle d'une manière générale le "travail".

La production alimentaire industrielle est une des plus grandes sources de GES. Si un comportement individuel peut réduire l'émission de gaz à effet de serre, en plus de l'utilisation du vélo et du métro, c'est bien celui-là: consommez moins de viande. Consommer moins de fucking viande, c'est pas compliqué[1]. Pas besoin de devenir végétarien-ne. Mangez-en quand il y a de la visite, ou au restaurant. Certainement, plusieurs diront que de toute façon, étant donné le "Climate Gate", il n'est plus nécessaire d'avoir recours à toutes ces mesures. Sauf qu'ignorer imbécilement le problème du réchauffement global ne permettra pas de:
- protéger la biodiversité;
- empêcher le smog de survoler le Québec entier en été;
- réduire les maladies pulmonaires et les cancers causés par la pollution atmosphérique;
- empêcher les terres agricoles de se désertifier;
- protéger les forêts;
- réduire le problème de la congestion routière;
- rendre l'eau des rivières potable;
- réduire la famine dans le monde;
- éliminer le H1N1;
- bref de répondre aux urgences environnementales qui demandent notre intervention, INDÉPENDAMMENT de la véracité ou non du "mythe" du réchauffement global créé par l'humain.

L'ONU et la démographie

L'idée voguait dans l'air depuis quelques années, et maintenant l'ONU se met de la partie. Il faudrait réduire le nombre de naissances pour sauver la planète. J'ai autrefois défendu le mouvement extinctionniste parce que je considérais (et je considère toujours) que l'humain est un parasite nuisible sur la Terre et qu'il met la marde partout. À ce sujet j'ai entendu il y a quelques années une histoire amusante à propos de Tchernobyl (je pensais que c'était peut-être une légende urbaine tellement elle m'apparaissait cynique).

En effet, après la catastrophe que l'on connaît tous et toutes, certaines zones naturelles des alentours ont été étudiées par des scientifiques, qui y ont trouvé un écosystème dynamique, vierge à nouveau, et plus diversifié que ce qu'on voit parfois dans des réserves. Pourquoi? Simplement parce que ces zones n'étaient plus occupées par les humains!

J'ai fait une petite recherche pour tester la véracité de cette rumeur et je suis tombé sur cet article, notant les multiples effets négatifs des radiations sur les insectes mais qui disait aussi: "Cependant, d'autres scientifiques contestent cette étude et affirment que l'absence d'activités humaines dans le secteur de l'explosion a été bénéfique pour la nature."

Imaginez: la présence humaine à elle seule peut être plus dommageable pour l'environnement qu'un accident nucléaire...

Tout pour dire que de faire disparaître l'humain de certains endroits, sans pour autant les en chasser en faisant pleuvoir de l'uranium, ne me semble pas une mauvaise idée. Mais ce rapport de l'ONU me semble cacher quelque chose de croche. On sait très bien que les pays occidentaux n'ont pas besoin de contrôle de naissance: la taille des familles y est déjà petite. C'est donc les pays pauvres que l'on vise. Pourquoi donc utilise-t-on cet argument de cette façon? Pourquoi une baisse démographique dans les pays émergents ne deviendrait pas plutôt un moyen pour les familles de ne pas diviser en des parcelles trop petites leur héritage? Ou un autre truc du genre, pseudo-humanitaire?

Je vois très bien pourquoi l'ONU fait un lien entre gaz à effet de serre et démographie dans les pays émergents: on veut troquer. Vous ne faites pas d'efforts pour réduire vos GES, ok. Mais par exemple vous faites pas de bébés.
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[1] En ce qui me concerne, ma consommation est passée, en un an, d'environ 80-90 kg de viande à un peu moins de 20 kg (soit environ trois repas par semaine accompagnés de viande). Je voulais aller plus loin (objectif 9 kg) mais je suis trop souvent invité à souper par des amateur-e-s de boeuf qui sont hélas, malgré ce défaut, des gens trop remarquables pour que je cesse de les fréquenter.

vendredi 20 novembre 2009

Aux masculinistes et aux "féministes"

Le débat fait rage depuis des années déjà et je n'arrive pas à m'identifier au discours d'aucun groupe identifié par les médias. Je me sens attaqué depuis au moins cinq ans dans ma non-identité par cette bande d'hystériques et le malaise commence sérieusement à m'affecter. Et le pire c'est qu'entre ces bandes de demeuré-e-s, des courants de pensée non moins insipides comme celui qui a mené à la création de Les Québécois ne savent plus draguer se font un nom en accusant à tort et à travers les "mâles" québécois de plein de conneries. Lisez le blogue et vous comprendrez pourquoi j'ai envie de pisser sur cette bande d'hosties de sans-desseins. Où se trouve donc le discours alternatif?

Ailleurs mais pas très loin des pro-drague, les masculinistes croient que le féminisme est responsable de la prétendue perte des droits des hommes à la paternité, à leur rôle traditionnel et blablabla. Mais regardez le taux de suicide chez les jeunes hommes homosexuels et vous comprendrez si c'est le féminisme ou le patriarcat qui est en train de détruire les hommes de l'Occident (et du Québec). Une de mes connaissances s'est fait battre par son père quand ce dernier a appris qu'il était gay. Pas en 1983. Pas en 1995. En 2008.

Il y a certains discours de vieilles "féministes" de droite qui me dégoûtent, mais selon moi c'est dans l'identité de genre qu'on impose aux hommes qu'on peut trouver les responsables du profond malaise: il existe toujours une pression immense sur les jeunes hommes visant à en faire des petits toughs sportifs et pragmatiques qui ne montrent jamais leurs émotions. On leur impose toujours une mentalité de compétition et non de coopération, pensant que c'est la meilleure manière de les pousser à se surpasser: mais les vieux machistes, comme les vieilles machistes, sont bien mal placé-e-s pour connaître les sources de motivation des jeunes d'aujourd'hui.

Certain-e-s diront que les hommes vivent des difficultés parce qu'ils n'ont pas encore appris à "réinventer leur masculinité": c'est une idée nauséabonde, dangereuse et sexiste. Un homme n'a pas besoin d'être "masculin", comme une femme n'a pas besoin d'être "féminine". Les gens sont comme ils sont, et leur identité est la leur propre, pas celle de leur genre.

Je suis féministe et pourtant je me sens constamment blessé par les propos des féministes "mainstream" du Québec. Certain-e-s machistes parlent des excès des "féministes radicales": tout dépendant de ce qu'on entend par ce terme, je les trouve souvent bien plus ouvertes au dialogue, intéressantes et bien plus tolérantes que les vieilles chroniqueuses proto-féministes comme la Bombardier qui, au lieu de tenter de se découvrir en tant qu'individus uniques, ont décidé de singer les schémas mentaux traditionnellement masculins (autrement sexistes, oppressants, discriminatoires, hiérarchistes, méprisants, religieux) en pensant ainsi se libérer. Quand cela ne me fait pas souffrir, cela me fait pouffer de rire.

J'ai hâte qu'on puisse enfin vivre débarassé-e-s de ces vieux curés et de ces vieilles prêtresses de la différenciation. J'ai un nom avant d'avoir une prostate.

"Le mouvement queer radical refuse d'obéir. Au capitalisme rose. À l'hétéro-société. Aux règles des genres binaires. À toutes les lois ennemies de la liberté, de l'égalité. Et aux ennemies d'une Terre verte, sans frontière étatique et sans frontière sexuelle."
- Les Panthères roses

vendredi 13 novembre 2009

Les religions et les doigts accusateurs

Un des arguments faciles de la droite est de condamner les gens conscientisé-e-s, les "manifesteux", les activistes, etc. en les accusant de se concentrer sur Israël, les publicités sexistes et autres "maux mineurs" tout en ne condamnant jamais les VÉRITABLES menaces à la paix et à la liberté, soit tout ce qui incarne l'Islam, c'est-à-dire le Hezbollah, le Hamas et pourquoi pas les pédophiles.

Je voudrais clarifier ma propre position: je fourre le Coran et je m'essuie dans la Bible. Toute religion est une menace, une escroquerie, une maladie. Et l'Islam comme les autres, parce qu'au lieu de prescrire l'atteinte d'un état spirituel, cette religion prescrit pratiquement une gymnastique morale et physique absurdement contraignante. Comme dans toutes les autres religions, les fidèles ont gardé de l'Islam les mauvais côtés tout en jetant aux vidanges les bons. Alors qu'on prêche un Islam traditionnel, ou "révisé", ou "moderne", ou "adapté aux réalités occidentales", ou "Nouvel Âge", j'en ai rien à battre, c'est un paquet de menteries moyenâgeuses, un piège à cons.

L'autre jour, j'ai lu un article de Martineau sur la scientologie. Le chroniqueur s'étonnait qu'on puisse croire qu'un dictateur galactique, Xenu, ait pu faire exploser, voilà plusieurs millions d'années, des extraterrestres dans un volcan, étendant dans l'atmosphère les grumeaux des âmes des défunts (appelés thetans). D'un autre côté, Dieu aurait détruit Sodome parce que les gens y pratiquaient le sexe anal... (Entre autres choses.)

Toutes les religions sont condamnables, et j'ai participé à des actions en visant plusieurs, mais comme la majorité des gens, je ne peux pas être partout. Pourquoi j'irais me pogner contre les Musulman-e-s? La droite conservatrice le fait déjà avec bien plus d'énergie que le ferait toute la gauche du monde, jetant des bombes payées à même nos poches sur la tête de gens innocents qui n'ont rien demandé, menant partout des guerres idiotes au nom d'une démocratie imaginaire, inspirée par un zèle imbécile.

Voici donc la réponse que j'adresse aux accusateurs/trices qui me demandent tout le temps "mais où étais-tu donc quand Mohammed Al-Machin a prononcé une conférence? Mais où étais-tu quand blablabla?": je me branlais dans le Coran! C'est clair? J'ai peut-être pas assez le sens des priorités pour vous?

mercredi 11 novembre 2009

Celle que j'préfère, c'est la guerre de 14-18.

Le 11 novembre 1918, la guerre la plus absurde de l'histoire (elles le sont toutes) se terminait dans la désolation. Il va falloir encore attendre quelques temps avant que les soldats soient alertés de ce développement: 11 000 personnes de plus crevèrent sous le feu alors que certains des généraux organisant les offensives savaient que l'armistice avait été signée.

En tout, 10 millions de personnes sont décédées, et 20 millions sont restées handicapées. Pour quoi? La liberté? L'égalité? Manger? Non. La fierté nationale de quelques aristocrates. On instrumentalise encore périodiquement la mort des conscrits et autres pauvres volontaires de Vimy en vantant la performance extraordinaire des soldats canayens contre des Boches sans visage.

À Vimy justement il y a un monument formidable dédié à la mémoire des 60 000 soldats canadiens morts inutilement au cours de la Grande Guerre. Les vieilles tranchées entourant le site sont un lieu de rencontre pour les amateurs d'érotisme en plein air: plusieurs personnes ont été mises en prison pour avoir, disons-le, "profané" ce lieu sacré par des actes "illicites".

Or après des années de massacre et de larmes, il me semble que pour soigner les blessures, l'amour sur la Crête de Vimy, c'est la plus belle chose qu'on pouvait y faire.

mardi 10 novembre 2009

Fermeture d'un Couche-Tard.

Un Couche-Tard a été fermé à Beloeil suite à la syndicalisation des employé-e-s. Renart Léveillé en parle sur son blogue. Je partage une bonne partie de son analyse: il faut être vraiment naïf pour penser que l'entreprise a fermé la succursale pour des raisons financières. Mais de toute façon était-ce le message que la compagnie voulait réellement faire passer?

Il est clair que les grandes entreprises oeuvrant au Québec mènent une guerre d'usure contre la syndicalisation. Elles ne veulent pas que les employé-e-s s'organisent et elles sont prêtes à sacrifier momentanément une partie de leurs profits pour installer la peur dans la tête des travailleurs et travailleuses.

Des employé-e-s qui ont peur ne tenteront jamais de s'emparer de leurs droits.

Mais alors que nous sommes en (queue de?) crise économique, il me semble que la colère doit bien gronder dans quelques coeurs. Quand donc comprendrons-nous que nous pouvons faire trembler la terre? Quand donc les patrons commenceront-ils aussi à avoir peur?



J'ajouterais: Fiat justitia ruat coelum.

lundi 2 novembre 2009

Comment les policiers justifient un meurtre.

La relecture de cette fameuse enquête sur l'assassinat de citoyen-ne-s par des agents de la paix et disponible sur le blogue d'Arwen m'a fait réaliser qu'il y a une constante troublante dans plusieurs cas étudiés: un grand nombre d'hommes armés de couteaux foncent sans raison sur des policiers les tenant en joue avec un revolver avant d'être abattus par un nombre incroyable de balles.

C'est presque toujours le même schéma. Jamais ils ne restent à une certaine distance en hurlant: "N'approchez pas!". Ils ne font pas quelques pas en avant simplement pour les menacer. Ils FONCENT littéralement, à toute vitesse et d'une manière complètement illogique sur les braves policiers qui craignent alors pour leur vie et qui tirent pour tuer.

Dans plusieurs cas, même, un homme qui, s'enfuyant dans un premier temps après avoir commis un vol, fait volte-face et se jette avec un couteau sur un agent qui le tient en joue. C'est ce qui est arrivé entre autres lors de l'assassinat de Jorge Chavarria-Reyes, qui avait volé en 1990 du pain, de la viande et des oeufs. Idem pour Vianney Charest, qui avait cambriolé ses employeurs en 2007.

C'est toujours la même histoire, et ça arrive au moins deux fois par année. Il y a quelque chose qui cloche là-dedans.