jeudi 22 janvier 2009

Mon serment d'infidélité au pays.

Ô Canada! Pays du meurtre et de la répression, qui chante plus fort ses hymnes à l’hiver en se bouchant les oreilles pour ne pas entendre les cris des enfants affamés ! Jadis tu as été bâti sur les villages désertés des Iroquoïens, décimés par la maladie. Tu as été bâti sur les cadavres des paysans et des autochtones, morts pour rien. Ô Canada, terre volée par nos aïeux…

Ô Canada. Pays de la peur et du massacre, qui vernit son plancher pourri avec le sang vomi des entrailles des écartelé-e-s. La jeunesse meurt sous tes coups, battue par tes policiers en habit lunaire ou par ton escouade Éclipse. Ton front est éclaboussé de liquide visqueux…

Ô Canada. Tu te bombes le torse fièrement comme un esclave quand la reine et ses représentantes viennent poser leurs délicates chaussures dans ta sloche. Tu fais marcher tes hommes au pas devant la céleste dictature méridionale, un derrière l’autre, l’arme à la main, et pour elle tu égorges les bébés dans les bras de leur mère, d’un leste coup d’éclat d’obus à l’uranium appauvri. Car ton bras sait abattre l’épée…

Ô Canada. Tu égorges aussi la Terre pour la vider de son sang bitumineux, prêt à mourir d’indigestion pour sucer de force ce que le vent et l’eau te donnent déjà de bon gré. Ton histoire s’exporte dans un pétrolier…

Ô Canada. Tes ressortissants adolescents sont torturés dans des prisons secrètes, loin de leur famille, que tu fais taire de désespoir. Pour toi, la bonne responsabilité est celle de ceux qui meurent, et le bon profit est celui de ceux qui volent. Et tes voleurs, dans la merde trempés, protégeront leurs foyers et leurs droits…

« J'affirme solennellement que je serai infidèle et porterai mon pied sincère au cul de Sa Majesté la Pute Élizabeth Deux, Reine du Canada, à ses héritiers et suceurs, que je pisserai fidèlement sur les lois du Canada et que je remplirai loyalement les gueules des juges, pour ainsi d’un jet précis me soulager de mes obligations de citoyen canadien. »*

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*Le texte original est disponible ici.

5 commentaires:

  1. Un questionnaire sur la propriété qui devrait intéresser tes lecteurs.....

    http://anarchopragmatisme.wordpress.com/2009/01/28/quel-est-votre-degre-de-proprietarisme-et-le-mien/

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  2. J'ai lu ton test, en tout cas. Je ne sais pas encore quoi en penser. Je réfléchis là-dessus.

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  3. Ok un peu intense...
    Si on s'aventure là-dedans je dirais que, prenant le texte sans l'exagérer ni l'euphémiser, on vient de décrire 90% de l'histoire de l'humanité. Notre pays est habité par des humains, je dis que c'est plus ou moins sa faute...

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  4. Le Canada est un État comme les autres, alors il est coupable du même genre de crimes que les autres États. Notez qu'un "Québec souverain" ne serait pas mieux non plus.

    Vous dites que le pays n'est responsable que dans la mesure où il est habité par des êtres humains. Je pense que de rendre l'espèce humaine responsable (par le biais de sa "nature") des crimes de l'État et de l'autorité, c'est de la misanthropie. Je me refuse à considérer le meurtre et l'oppression comme des caractéristiques comportementales fondamentales chez l'humain. Le croire, ce serait l'accepter.

    Mais vous êtes libre de croire qu'en vous sommeille une nature humaine qui veut assassiner tout le monde. Mais dans ce cas, restez dans votre prison, au cas où.

    Dire que l'histoire de l'humanité, c'est à 90% ce que j'ai écrit dans mon serment, c'est aussi méprisant, je trouve. Il me semble que 90% de l'histoire, ce serait plutôt des familles qui ont vécu paisiblement, des échanges culturels amicaux, des cadeaux de bonne foi, de la danse, du récit autour d'un feu et surtout du sexe!

    Ce qu'on me demande de faire en tant que citoyen modèle, c'est d'être fidèle au Canada. Voilà pourquoi je dirige ce texte contre ce pays. Je ne vais quand même pas jurer infidélité au roi de Jordanie, il m'a fucking rien demandé.

    Sur l'intensité: un serment est toujours intense, et il ne faut pas s'attendre à ce que quelqu'un faisant la promotion de la désobéissance civile utilise des euphémismes.

    Finalement, pour ceux et celles qui n'auraient pas encore compris: Le Serment d'Infidélité est un texte littéraire.

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