jeudi 3 juillet 2008

Entendu à l'Institut Fraser (2)

Séance du 26 janvier 2008

Dans l'atelier de discussion qui a suivi la conférence de Nadeem Esmail, sur la privatisation des services de santé, l'animateur a parlé sans arrêt, sans demander l'avis des participant-e-s et sans prendre les tours de parole. Nous avons aussi eu droit à cette remarque d'un jeune, visiblement libéral: "Moi, je m'en câlice si t'es malade." Délicieux à entendre.

Marc Simard, l'auteur des Éteignoirs, prétend :

"Être de droite, les journalistes disent que c'est être contre la parole citoyenne."

"Mon livre est le meilleur manuel potentiel sur le plan du contenu, sur le plan pédagogique, mais il a le malheur de n'être pas de gauche." (Parlant de la possibilité d'imposer son livre comme lecture obligatoire à tous les étudiant-e-s du cégep. D'une grande humilité, l'homme.)

"Le Québec aime se penser à l'avant-garde et montrer le chemin aux autres nations arriérées de l'Amérique du Nord."

"Les gens de droite ne peuvent que chuchoter leurs opinions."

"Les bas frais de scolarité, c'est pour payer les futurs riches."

"J'ai pas les moyens de faire du Raft sur la rivière Rupert" (dit ce prof de cégep à 80 000$ par an).

"Être de droite est infâmant. Le discours de gauche est hégémonique."

Dans l'atelier qui suit, on fait preuve de beaucoup de mépris et de paternalisme face à la population. Un jeune homme à la mode déclare: "Il faut s'asseoir avec les gens et leur expliquer en quoi les projets sont bénéfiques." Ce à quoi un mouton marron répond: "Pourquoi ne pas plutôt s'asseoir et demander aux gens de nous expliquer ce qu'ils veulent?" Le premier: "Les gens... (confusion) Presque personne a un bacc. Ils sont pas éduqués!"

Un jeune militant du Parti Libéral du Québec fait la synthèse de sa pensée: "Il faut qu'un gouvernement ait la volonté de faire les choses qui s'imposent, malgré les réticences. Quand c'est fait, les choses passent mieux, il n'y a plus d'opposition."
(Note: Au moment de terminer sa phrase, il arbora une expression diabolique qui me fit vraiment peur. )

Germain Belzile prononce une conférence sur la menace de la Chine. "Quand les journalistes du NY Times sont retournés au Bangladesh pour voir ce qui était arrivé aux enfants qui ne travaillaient plus suite à la campagne de boycott [de Wal-Mart], ils se sont rendu compte que la plupart étaient morts, après s'être livrés à la prostitution."

"Le grand public ne comprend pas."

Durant l'atelier qui suit, Marc Simard, enseignant en histoire et toujours auteur des Éteignoirs, raconte: "Le système [des enclosures] a été la cause de la mort de plusieurs personnes, de l'expropriation et de l'urbanisation forcée de la population. [...] Il faut accepter le changement, malgré ces sacrifices. [...] Il y a eu des morts, mais c'était pour des changements."

Belzile, dans le même atelier:

"Parmi les 25 pays les plus riches, il n'y a que des démocraties, sauf un État. Et tous les pays qui ont adopté le capitalisme sont devenus démocratiques."

"La corruption étouffe la croissance."

Répondant à quelqu'un qui disait que la croissance infinie était impossible si les ressources étaient limitées: "Il n'y a jamais eu de pénurie de ressources primaires, dans toute l'Histoire. Il y a toujours eu du monde pour avoir peur de ça, mais c'est jamais arrivé." (Note: c'est déjà arrivé.)

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